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version 1
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version 4
Lorsque Flavia m'avait invité au Brésil
elle m'avait prévenu que nous habiterions
chez son frère qui possédait un golf et un restaurant .
J'imaginais de vastes pelouses un peu dodues
et dans les coins , des pavillons
en fait il s'agissait d'un golf tout entier sur la pente
rapide d'une colline
Et à côté, le restaurant, devant un immeuble
avec la chambre de Flavia au troisième étage
juste à côté d'une pièce entièrement consacrée
aux jouets des enfants, plutôt bruyants ,
surtout qu'ils apprenaient la musique
comme il faudrait plutôt la désapprendre
En effet il s'agissait plutôt de sons mécaniques
sans nuances, tonitruants avec la sauce électronique
sur un clavier où étaient baclés au moins cent instruments.
Si c'est ça apprendre la musique
apprendre la vie humaine, c'est se payer un robot
pour regarder le paysage et prier ou militer
pour la santé, la justice sociale et le bonheur partagé ...
En ce qui me concerne, je défaille dans les rues
de Paris , de Bangkok ou de Bombay
comme si mon esprit était asphyxié
sur une planète réduite à la caricature
où pour s'asseoir la seule solution, c'est consommer
et de tous les côtés il y a des bruits difficiles à digérer
à moins de se dire que l'on est soi même un bijou de ce monde frelaté ...
Désertez les campagnes si le béton vous attire et moi
je me contenterai d'une yourte dans la forêt.
Alors à Cabralia des que possible
je partais gravir le flanc de la colline
où les parcours cimentés
ressemblaient à des serpents géants de pierre.
Près d'un pont danse immobile une statue de nymphe
Un ruisseau coule sans cesse sous le petit pont.
Et puis au dessus de ces chemins du golf
à la hauteur de la chambre où nous habitions
il y avait la solitude d'une allée plate de verdure
et c'était là que je me réfugiais
sur un banc pour un moment de paix.
Il y avait bien la plage aussi,
mais les arbres étaient si bas
qu'il fallait se recroqueviller dans les taillis
pour être à l'ombre
et là Flavia craignait les petits reptiles venimeux
et disait qu'il fallait éviter le bain car c'était la saison
des vagues énormes et des courants voraces ...
Maintenant de là haut je contemple l'océan et le village
Misère et luxe ont chacun leurs habitations ...
Pour m'aider à chanter je pince les cordes
d'un petit psaltérion biélorusse et chromatique.
Pres des chevilles de chaque note j'ai tatoué les bois
De couleurs pour m'imprégner du fil modal de la méditation
Avec Flavia j'avais d'abord vécu en Inde dans ma maison
mais maintenant tout était bien différent, j'étais dans la sienne
ou plutôt même pas, dans son refuge familial, de passage
Merci d'être venu, et merci d'en repartir
Et moi il faut que je me coule dans leurs serrures
leur temps , leur espace,
leur hospitalité crispée mais sur le plan des deépenses il est généreux
leur monde d'illusion , de luxe , de mode, de tentations.
Pourquoi errer encore sur cette Terre
si loin de tous mes repères ?
Je suis piègé dans ta folie Flavia
Ta peau douce et tes fesses rebondies m'ont fait trouver un nid
dans les griffes délicieuses de ton égoïsme ingénu et cruel
Baisers bandants et oublieux
Orgasmes sans répit
Jusqu'à l'épuisement
De la raison fertile et de ses escaliers ...
Oh que n'ai-je évité ce sort de compagnon bizarre de la reine
C'est désastreux comme une guerre perdue le jour qu'elle est gagnée
car on est roi sans vraiment régner
sur les insensés
Et il faudrait aussi rituellement remercier le ciel
d'avoir comme un héritier trouvé refuge
dans une tour aux portes incrustées de diamants
dressée indifférente au dessus de la misère...
Ah non l'argent c'est fait pour être libre même des chaînes en or
et non pour envier comme un esclave les speculateurs !
Mon rêve de Pygmalion c'était ta danse légère
et à plein temps, et ton chant italien
qui répondait au mien en français ...
Mais je vois que tu veux commander ma vie
je deviens un homme plein d'utilité
D'abord ce que tu veux c'est un bébé
puis je saurai te remplacer un temps
dans les cités où on t'invite,
quant il faudra allaiter l'enfant
Tu me racontes toute ta vie passée
tu es une gagnante là où il faudrait tout perdre
et tu ne vois pas que tu es perdante
là il faut tout gagner
Et pourtant nous parlons à l'unisson comme des perroquets
Nous croyons aux mêmes idéaux
et partageons nos méditations.
Tu m'apprends que tu es une grande séductrice
Dans plusieurs capitales des hommes influents sont à tes pieds
il ya même cet acteur qui joue au cinéma 0SS 117
qui t'as invitée en Australie pour que tu sois son professeur de yoga privé
Et tu précises en conclusion que c'est moi qui t'aies fait craquer
les autres doivent se contenter de rêves platoniques
et tous tes adorateurs sont une grande fraternité sans frontieres
ils jouissent de se faire manipuler
vraiment tu es forte, Flavia, avec toi je suis protégé
il n'y aura plus que mon père et ma mère pour me traiter de raté
car je n'ai pas suivi leur imbéciles filières
Donc c'est moi le grand privilégié, l'heureux élu
qui peut toucher le corps de la déesse à son gré
et j'en suis il est vrai addicté il est magique
et j'en frissonne abandonné à tes baisers électro-magnétiques
A nous les continents, à nous les succès !
mais moi je n'aime pas les voyages
sauf pour déménager dans un coin de forêt
près de la plage
ensuite c'est vers l'intérieur et dans nos propres formes
que je veux naviguer avec toi
Le monde des villes je n'aime pas y stationner
Oui tu me dis que tu seras partout mon jardin d'Eden
partout tu m'aimeras nue ou habillée
tellement jalouse et sans la moindre envie de me tromper
Tu es ma gitane tellement douée
mais aussi une vraie machine à calculer
Tout est prévu, sauf l'essentiel qui n'est pas la parade
et pour la parade , j'ai déjà donné, c'est un métier
mais moi ma mission c'est de t'emmener sur les sentiers de la simplicité
au delà des zones habitées par les singes savants
pour te transmettre complètement mes secrets
sans mêler d'alcool fort à l'eau de la source centrale
c'est l'histoire des chefs bandits et des exploiteurs qui alors
te paraîtra au loin marginale
en dépit de leurs avions privés et des faux ascètes chambellans.
Voila la vie qu'en théorie tu voulais partager
jadis je t'entendais davantage chanter.
Que crains tu, n'es tu pas chez toi dans ce parc ensorcelé ?
Pétrifie toi, nymphe au coeur de pierre.
repose ton âme dans la statue
qui me faisait de l'oeil posée près du pont et du ruisseau
C'est là que tu peux vraiment faire rêver
je peux te délivrer mais pas m'évader à ta place
Et ton habileté de chair m'inquiète
comme le récif de corail caché sous la marée haute
et que signale une autre forme de la vague et de l'écume
alors je nous vois plus tard naufragés
En bas du golf est une plate forme pres du bar
où je t'invite plusieurs fois à danser
mais là tu as peur du regard des buveurs
où de montrer que tu n'es pas toujours le maître
Ta belle soeur en servant aux clients alcools et glaçons
m'observe furtivement espérant que ma danse va cesser
car elle peut faire à son domaine une réputation interlope
Eh oui je suis danseur androgyne
quoique seules les femmes m'aimantent
et que j'ai tant de mal à leur résister
Et puis je suis radin vu que je ne vois pas
l'utilité de consommer dans le bar familial
Pour moi l'importance c'est la santé pas l'apparence
trinquer ne suffit pas à communiquer.
Pour l'hypocrisie j'ai déjà ma famille premier prix de virtuosité
même quand ils dissimulent ils croient que c'est la vérité.
Ah non je ne suis pas chez moi quoiqu'invité ...
Tout ce luxe édenté fait de mes paréos des tuniques de misère
il faudrait que je mendie pour qu'on partage lmes lumières
et toi tu te soucie trop du regard des autres
es tu libre comme tu comme tu le prétend vu qu'il te faut
leur approbation pour être toi même et moi dans ton sillon ?
Où est la perpétuelle étudiante du Ciel
qui seul durablement nous voit sans esprit de caste ?
Oui tu es belle comme cette nymphe sculptée
Alors je me contenterai de te pétrifier
avec mon crayon car là je suis sûr
que pour toujours tu garderas l'élan de me plaire
Et bientôt ,je ne sais quel moustique nous piqua
Venu des caniveaux stagnants des bidonvilles d'à côté
et voilà que virulente une dengue féroce
comme un puissant boxeur invisible nous a mis au tapis
Non il vaut mieux que je m'en aille bien vite
et que nous restions seulement amis
Et comme bien plus tard tu me confias
au téléphone de Melbourne en Australie
c'était bien le naufrage où tu me conduisais
Tu le sais maintenant les puissants ne sont rien que des prostitués
s'ils laissent lapider les Inspirés
Bien sûr ils ont trouvé des fanatiques plus insensés qu'eux mêmes
pour que leur propre cynisme se proclame protecteur !
Dans leur combat de fauves ils ne m'ont pas assassiné
Je dois chanter leur louanges pour les remercier
d'avoir été moins impitoyables que les inquisitions assumées
Eux se sont contentés de me ruiner par leurs lois scélérates
de me mentir , de m'engager sur de fausses pistes et de fausses promesses
Alors contre les castes prédatrices
que s'éveillent éternellement dans les coeurs des révoltés
la flamme sincère de l'amour et de la fraternité
Vous vous pardonnerez vous mêmes si vous passez
de notre côté !
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Par dominiqueOriata TRON dans GRIOTERIES DE MON TEMPS D' AFRIQUE EQUATORIALE le 23 Février 2013 à 20:24
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On trouvera plus bas des photos de Sri Agastyar, de Sri Kothandaraman , et aussi de la gienon, du banc sous le badamier ou malandinier et de la maison habitée à Mahalé . Ce poème a été écrit en relation avec l'opus 154 :
J'étais assis dans le jardin sur le rivage
A ma droite il y avait l' Océan, l'océan immensed'où surgissent les montagnes d'Afrique et d'Amérique, d'Eurasie et du Pacifique
et les glaces de l'Antarctique
où se perchent les manchots qui nagent mieux qu'ils ne courent ...
Sous les eaux les femelles sont comme des fusées
à la poursuite des poissons qui gobent le plancton presqu'invisible
Je gardais ouvert un oeil vers ma gauchesur la maison dans la verdure, là où je dors et travaille
afin que nul ne vienne s'emparer de mon ordinateur
pour le revendre au marché aux puces, après effacement de la mémoire
afin que ma guitare, ma flûte et mon tambourne soient immolésdans le feu de cuisson d'un lamantin ou d'un éléphant ...
Sur internet j'ai lu que si les braconniers continuaient à les abattre pour leur ivoire,
il ne restera bientôt plus un seul éléphant au Cameroun ...
Le nom de famille de Nim c'est Nzoke qui veut dire : ivoire d'éléphant,
et désigne aussi ces défenses qui sont en ivoire .
Un de ses grands pères est mort à la chasse
écrasé par un de ces paisibles pachydermes
et l'autre grand père n'ayant qu'une couronne de carnaval
tente de la transmuter en or monnayable
en traitant Nim comme une esclave
Elle gratte le sol pour déterrer son manioc puis s'échappe à tire d'aile !
Et toi, l'homme sobre de Lumière bleue, Sri AgastyarTu t'es glissé cette nuit dans ma forme
apaisée et vigilante au dedans comme au dehors
ma forme assise sur ce lit de bois
Le jour m'ombragent ces trois grands arbres aux branches feuillues et enlacées.
Mon âme s'était réglée sur les vents et sur les rayons de la LumièreSur l'écume des vagues et le scintillement du sable
Je te remercie, Sri Agastyar, d'être passé cette nuit par moiJ'ai souhaité que tu restes indéfiniment dans mon corps
et me dispense de moi même
mais tu avais d'autres personnes à visiter
et tu m'encourages plutôt à retrouver en moi en la cultivant
la lumière que je perçois en toi.
Tu m'encourages à consolider l'écoute, clé de toute musique
celle que l'oreille entend et celle qu'elle n'entend que par l'intérieur
Surement tu avais siégé aussi dans la cavernede mon maître de chant Sri Kothandaraman
mon maître trahi par un camarade d'Auroville
qui prétendait étudier avec lui les ragas
le camarade comptait ses sous de trop près
et pour le prix de quelques bols de riz a dénoncé
la soi disant vénalité de son professeur
il voulait que tout soit gratuit, sauf lui même
et il ne protestait pas contre arnaques des vrais chefs bandits ,
contre l'exploitation de l'homme par l'homme...
Comme Sri Kotndaraman n'avait que trois élèves
un prêtre hindou, moi même et le faux frère
la directrice du Conservatoire asaisi cette occasion pour le chasser
il s'en est allé sur la route de Salem avec son violonmon bon maître m'a donné rendez vous en Dieu
et voilà qu'il est avec nous maintenant ce soir
et toi Sri Agastyar tu es sorti de mon corps
et nous sommes trois à converser assis en siddhasana dans le jardin.
Dans les forêts de l'Orissa des jeunes hommes et femmesont levé le drapeau d'un communisme qui ne soit pas stalinien
Espérons que ce ne soit pas un manteau de plus comme celui des religions
L'idéal tout le monde le chante de la Chine à la France ou l'Inde
mais dans la vie quotidienne il faut encore endurer les misères terrestres
et ce sont vos corps de Lumière qui m'encouragent à la patience
avec vos rendez vous au paradis une fois ma tâche accomplie.
Or l'ennemi intérieur menace tous les rêves,le narcissisme collectif est source du fascisme,
qui se nourrit de la peur et de la vanité
L'ennemi extérieur c'est le spéculateur et l'usurier,
c'est la coutume et la superstition qui se méfient
de l'analyse et de la liberté de conscience
C'est la dévotion aveugle qui crucifie Menahem, Jésus et Al Hallaj
au nom de Dieu et des prophètes calomniés ....
Que les couleurs de la belle planète nourrissent plutôt notre âme à satiété !je m'abandomme à la contemplation
Je me coule dans la jubilation de la couleur
Je remercie les arbres de leur bonté
eux qui avec de la terre distribuent le parfum des fleurs
et l'énergie des fruits
tandis que les êtres humains sont presque tous sans pitié
je garde en moi les couleurs du rêve et les vibrations des sèves
comme des graines et des poudres enchantées à projeter
contre les assauts du mal et de ses financiers
Maintenant, apres avoir respiré l'air venu du largecomme le plus précieux des nectars
me voici dans la maison retourné à mon métier
d'artiste mendiant multimédia à la sébille vide
ici j'ai appris à couper en quatre la papaye plutôt que les cheveux
Les paroissiens en sortant de leur meetingn'ont pas fait attention à mes dessins sur le trottoir du net
Je ne rackette personne et je vis presqu'invisible pour ne pas provoquer les ogres
Au milieu du jardin il y a un singe tchako
ou plutôt une guenon les gens l'appellent Claudia Schiffer
du nom d'une cover girl blonde idolâtrée au Nord
Ici parcequ'elle est maigre on la croit sidaïques
La guenon est attaché avec une corde d'un mètre vingt
Elle ne m'appartient pas , je n'ai pas le droit de le détacher
Elle a mordu mon voisin Sam qui lui donnait à manger
L'être humain est souvent livré aux coupeurs de petites routesimitateurs des exploiteurs de grands chemins du genre humain
les lois d'apartheid évaluent maintenat nos droits
de circulation sur la planète selon la lourdeur du porte monnaie
les oiseaux migrateurs les flamands roses ont même déserté
formentera où ils faisaient escale
Puisqu'ils ont été assassinés, on les a remplacé
par des oiseaux en bois au milieu de l'étang
D'injustes juges sont devenus tellement lourdsqu'ils ont perdu toute notion de la danse
ils ont décidé d'interdire le bonheur à ceux qui ont les poches légères
car ils portaient ombrage à leur dignité,
Ils nous traitent encore Nim et moi
comme si nous étions des délinquants
en public ils mentent car ils doivent passer pour civilisés
ils défendent la civilisation contre les consciences métissées
J'ai accueilli un chat borgne et j'ai partagé un peu de lait avec luipuis plus tard un autre chat blessé est arrivé
et le chat borgne ne voulait pas le laisser passer
Il craignait d'avoir à partager son lait
Un soleil qui ne rayonne plus se transforme en un astre mort
Pendant que j'écrivais ce poèmela guenon a rongé sa corde et s'est échappée
puis elle est revenue car son patron
quand il vient la nourrir la fait aussi fumer.
Du coup Claudia Shifair s'est laissé rattachée
encore plus solidement
et puis elle n'a jamais connu l'éducation des sauts dans la forêt
elle fut adoptée bébé comme sa mère était cuisinée
et si elle vagabonde elle peut se faire attrapper
et dégustée comme de la viande de brousse...
Comme elle tire sur la cigarette et boit au goulot
les fonds de bouteilles de whisky de son proprio
Nim a conclu qu'au fond les singes sont seulement
un autre race modèle réduit d'humains
Quand elle était enfant elle se souvient des gorilles
qui entraient dans la cuisine et se brûlait les doigts
en étant impatient de goûter aux marmites
et puis ils ont disparu de la région
abattus par les fusils des faux sages , des vrais gourmands.
En bakoko on ne dit pas gourmand mais : NDOK !
*
*
*
Dom Dom avec Sri Kothandaraman son maître de chant en 1976 à புதுச்சேரி
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version 1 :
___
version 3 :
EN HAUT
Sonnent les tambours
Deux moines fument le shilom.
L'un est installé ici depuis trois ans.
"Quand il vint", me dit-il
"vivait un seul sadhou sur le sommet
De cette montagne.
Puis il mourut.
Depuis on a taillé ce long chemin
Avec des escaliers dans la roche."
La prière est chantée
Il y a une quête
Un voyageur s'insurge
Rien n'est exigé pourtant
Une petite pièce de chaque pélerin
Suffit à l'entretien des sannyasins
Des singes font mine de jouer
l'un d'eux soudain s'enfuit avec un sac.
Poursuivi, il le lâche
On dit qu'ici jadis naquit Hanoman.
Au loin un palais en ruine
*
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Par dominiqueOriata TRON dans GRIOTERIES DU RAMEUR SUR L'OCEAN PLANETAIRE le 23 Février 2013 à 15:55
La version 1 de ce poème a été publiée dans les articles Facebook de Dominique ORIATA TRON le dimanche 14 août 2011 sous le titre LA NOUVELLE MODERNITE , LE VRAI XXIème SIECLE , SI POSSIBLE. La deuxième version est très peu corrigée.
*
J' ai fait un rêve ...
J'ai vu le jour où la sage bonté gagnait
sur toute la planète
Les sorciers et les chefs-bandits abandonnaient leurs accoutrements
pour ne pas être reconnus
Car nous étions maintenant des milliards de citoyens
à court-circuiter les banques, les féodalités
nous avions préparé des petits jardins de légumes
avec des arbres fruitiers
pour éviter qu'ils nous affament
pour délit de pacifique non coopération
et c'est eux maintenant qui étaient paralysés.
D'un bout à l'autre de la planète la situation était inversée
C'était à eux de négocier s'ils voulaient continuer
à nous diriger comme un troupeau selon leurs besoins
Le chantage des spéculateurs de la division prenait fin ,
l'humanité avait trouvé son unité,
et pourtant chaque créature était unique comme chaque arbre dans la forêt !
Les âmes de tous les persécutés revenaient vivre dans nos chairs le témoignage de la félicité.
Elles descendaient du Ciel sur des rayons de toutes les couleurs et la mer scintillait.
L'humanité redécouvrait sa richesse, chaque pierre devenait précieuse.
L'ennemi était désormais : la bête prédatrice issue de nos hérédités d'ongles et de dents,
nos miroirs de diables cyniques mauvais conseillers.
Mais l'amie du présent et du futur
c'était l'inspiration pour évoluer dans la justice quotidienne,
dans l'amour pour chaque créature, chacune à la distance souhaitée,
dans l'humilité créatrice, dans le souffle Divin.
Les âmes n'étaient plus tourmentées , elles étaient rassassiées !
Elle ne pleurait plus ,notre planète bien aimée !
Cela avait commencé à tous les coins de tous les continents, et sur les îles,
par les assemblées des indignés pacifiques mais constants
distributeurs d'informations possibles à vérifier
sur toutes les places des villes et même dans les forêts
simplement pour dire que ça suffisait :
on avait compris le cinéma de leurs discours hypocrites
de leur prétentions à nous protéger des épouvantails qu'ils nous avaient créés
de leurs ébauches d' inquisition pour arrêter le progrés !
On ne les croyait plus sur paroles, mais au vu des faits...
Les rapaces nous auraient bien déporté sur la lune
vu que les camps de rétention étaient pleins
et là ils n'avaient pas eu de scrupules à séparer les amoureux
ni les mères des enfants
vu que si on parvenait à les coincer en haute cour de justice
c'est le contribuable qui payait pour rembourser le frais des victimes
(lorsqu' elles avaient pu les avancer, y consacrer des années...
En attendant ils nous tenaient sur leur poële à frire.)
Ils nous auraient bien déporté sur la lune
mais ils n'avaient pas encore pu complètement embrouiller
les lois et les informations qui surveillaient leur sincérité!
On avait tenté de nous disperser avec des bâtons
au nom de prophéties sur mesure
(usurpation d'identité par sectes séculaires et fonctionnaires de la Culture
identitaire, pour nous faire boire la tasse
pour que ce soit plus confortable de se cacher, résignés
la tête sous l'eau , avec juste une paille pour respirer ...)
Enfin nous étions tellement nombreux désormais
qu' on arrivait maintenant à rigoler
de leurs mises en scène historico-religieuses
qui avaient verrouillé le progrés social,
qui avaient submergé nos oreilles de tintamarres menaçants
pour que l'on n'entende pas le souffle Divin
dans la chanson du vent et de la mer
du soleil et de l'amour libéré
mais seulement les déclamations de leurs idoles
avec nous prosternés devant leurs tribunes de faussaires !
Il y avait aussi pour semer la panique
les cris d'alarme des singes porteurs des trophées de l'économie
Les fausses rumeurs pour faire chuter les placements boursiers
les publicités mensongères des ministres pour aspirer
les économies des destinées dans le tunnel de leur manche
bref l'art, la politique et les religions réduits à l'illusionnisme
avec grand talent, grand style, mais on n'arrête pas le progrés
C'était nous la nouvelle modernité.
Soi- disant nous serions tous ruinés s'ils ne pouvaient plus
orchestrer par l'apartheid planétaire la destinée de leur bétail humain
sous la férule des chefferies de toutes races ...
Ils avaient juste oublié une chose :
c'est qu'ils nous avaient dejà presque ruinés,
et qu'au bord du précipice
on s'agrippe à celui qui nous y pousse...
Tu nous fais tomber ? on tombe ensemble !
c'est tout ce que tu nous laisses à partager !
Et là, du coup, ils se sentaient acculés comme nous
ils comprenaient que l'esclavage d'autrui allait les appauvrir
et que pour rester concurrentiels, ils devaient négocier !
Oui, il était trop tard pour rétablir l'esclavage
Les combattants de la liberté nous avaient éduqués
et c'est par l'exemple que nous donnions envie de la Paix !
Pendant longtemps nous avions fait semblant de coopérer
Nous étions devenus nombreux , des milliards
à ne plus nous inquiéter de leurs épouvantails
à jeter dans les poubelles de l'HISTOIRE
la culture des moeurs qui nous divisaient
pour grandir dans la culture des connaissances partagées
venues de toutes les contrées, rayonnant dans toutes les langues
dans la jouissance de nous métisser, de nous compléter !
Et voila maintenant ceux qui avaient pétrifié le temps,
les chefs d'orchestre des guerres de l'âge de plomb,
ils étaient nus et tentaient de se joindre à nos danses
pour ne pas se faire remarquer par leurs moues amères et sans pitié
pour rencontrer l'amour et la chance autrement que par le portefeuille
Au fait on ne les chassait pas comme gibier
on accueillait les bonnes volontés, les repentances justifiées
on leur demandait seulement
de faire les comptes avec nous
et de partager équitablement les tâches et la prospérité
et de ne plus ruiner le temps et l'espace par leurs décrets labyrinthiques
leur police de l'amour, leurs prêches rarement concrétisées ...
Démasquées les fausses gloires
Dévaluées les ivresses vampiriques !
On ne croyait plus à leurs cauchemars, nous étions des milliards d'indignés
Et avec internet et les téléphones portables sur toute la planète
nous avions décidé d'arrêter d'un seul coup leur machine à décerveler
qu'ils ouvrent les frontières s'ils veulent délocaliser !
et que chaque citoyen de la planète accède aux mêmes droits sociaux...
Au jeu de l'économie et des libertés
ils ne pourraient plus s'enfuir avec le ballon,
ce n'était pas une façon de gagner
même si avec leurs clones télévisés ils avaient failli tout enfumer...
Sur le net des foules d'observateurs anonymes avaient levé les voiles
Pacifiquement il devenait possible d'exhumer le véridique
Il avait survécu aux séquestrations...
Le vent du futur nous avait tous convertis
à la fraternité de la patrie cosmique retrouvée
plus confortable que tous les luxes frelatés ,
à la nouvelle paix, à la nouvelle prospérité,
et à la joie de vivre !
Une fois si nombreux nous avions refusé de coopérer
nos coeurs battaient du rythme de la nouvelle évolution de l'espèce
Désormais elle serait libre de patiemment se créer
sans d'interminables procès et une multitude d'erreurs judiciaires !
La planète retrouvait la santé , l'information cessait d'être truquée ...
Les esprits libérés des chantages de l'inflation pouvaient mieux percevoir
les sources subtiles du supramental cosmique et s'en nourrir !
(traduit du paou-tanpago, la langue de mes rêves)
*
Le saut évolutif de la grenouille -1989 à Maharepa , Moorea , Polynésie Française :
*
L'oiseau de paradis allume le feu du Phénix- 1999 à Hampi, Karnataka , Inde du Sud
*
Mudra de la jeune pousse qui deviendra un grand arbre -2009 à Kribi ,département de l'océan, Cameroun
commentaires de la 1ère version sur Face Book : Patricia Valdin, Daniele Blatmann Mirnezami et 2 autres personnes aiment ça.
http://ekladata.com/Fa7uQj0ZO0GLfqRTg8nxkXqEZe8.jpg http://ekladata.com/SZ0TsfwQAo-PZ-gTSi6haPyP5NY.jpg
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Par dominiqueOriata TRON dans GRIOTERIES DU MAROC, DES BALEARES ET DE FRANCE le 23 Février 2013 à 13:26
Ce poème a d'abord été publié dans "Poésie 65 " puis dans "Stéréophonies" chez Seghers , puis dans "Provence Magazine" ( scan ci dessous , et il y a aussi des photos de Dom Dom , d'abord avant mes publications dans l'immeuble ou je vivais, puis aux Vallon des Auffes , par Robert Doisneau)
*
*
version 1
*
version 2
Lorsqu' à Marseille j' étais un encore un gamin
inscrit au Lycée Saint Charles
sur la colline alors couverte d'herbes
sauvages au dessus des trains
je partais presque chaque matin avec entrain
cheminer par la rue Guibal puis le boulevard National ...
au coin des deux il y avait des feux
pour régler la circulation.
Le vert signifiait aux automobiles qu'elles pouvaient circuler
Le rouge, c'était pour les arrêter
et que les piétons puissent traverser la rue
et le feu orange,
c'était pour se préparer à un changement de directive.
Comme depuis tres longtemps je vis comme un ermite
j'ignore si ce dispositif automatique existe encore
en tous cas je l'ai expliqué aux éventuels extraterrestres
qui dans des années-lumiere trouveraient interessant d'étudier
les moeurs des fourmis humaines vivant jadis dans les cités.
Parfois je stationnais là près des feux l'air de rien
juste pour attendre le passage tellement désiré
de Mireille qui elle aussi allait au Lycée par ce trajet
Je pouvais alors lui parler un peu , si le feu était au vert
mais ensuite elle se hâtait de passer devant moi
il fallait s'engouffrer dans un tunnel creusé sous la gare
et sauf à l'entrée où s'abritaient quelque clochards
le trottoir devenait tres étroit
La fumée devenait si épaisse qu'on ne voyait même pas
la lumière de la sortie de l'autre côté dans le matin
ce n'est que plus tard que le maire Gaston Defferre
Fit percer une grande bouche d'aération dans le plafond
entre les aiguillages
Alors je me contentais de suivre Mireille de près
Elle avait de très longs cheveux chatains
qui brillaient sous les rares lampes jaunes
cela me faissait la trouver belle
sans doute parce qu'étais puceau
car en fait elle n'était qu'une sorte de poupon maigrelet
avec dans les yeux l'âge et l'intelligence
de ses plus anciens ancêtres préhistoriques
Néammoins la frustration juvénile
nous installe sur des radeaux de naufragés sans cesse multipliés ...
N'importe quel rivage ou rencontre
sont alors vécus comme une chance !
Mais au fond aujourd'hui Mireille ne me me ferait aucun effet
Lorsque je lui offrais un poème, elle était
tellement bête qu'elle ricanait
bref elle avait intérêt à ce que je ne la connaisse pas de trop près ...
Comme sa bonté son lait était déjà tari sous ses habits épais
Mais dans mes rêves je pouvais l'idéaliser
Jusqu'à ce qu'elle se mit à m'appeler Sécotine pour me dire bonjour
du nom d'une colle forte dont on a du mal à se nettoyer le doigt ...
La courtiser c'était consentir à descendre les escaliers ...
Par contre un autre jour, plus loin
une charmante pute m'invita à les monter
Elle semblait si gentille et savoureuse
que je n'avais pas compris qu'il fallait payer
elle n'avait pas de son côté compris
que j'avais les poches complètement vides...
Bref j'ai redescendu les marches 4 à 4
carrément soulagé mais inquiet
de ne pas savoir à l'avance qui était prostitué.
Beaucoup de monde, il est vrai.
Heureusement par la suite ce sont les femmes
qui se mirent à me draguer , suite à mes passages à la télé
et à m'offrir directement ce que Mireille m'avait toujours refusé ...
Même pas un baiser dans l'obscurité du tunnel !
C'est vrai qu'on n'aurait pas pu faire halte,
on aurait empêcher de passer
toute une foule de morts vivants marchant d'un pas mécanique
vers la machine à décerveler installée par les exploiteurs
ceux qui ont hérité du monde chez le notaire...
Mais quand même à la sortie du tunnel on aurait pu s'embrasser
sous un platane. Les oiseaux , eux , moins farouches
me parlaient avec leur musique et tout autour de moi picoraient
Mais là Mireille tout de suite prenait le chemin du Lycée Longchamp
dans la direction opposée à celle de mon Lycée
Maintenant peut être elle est pensionnaire à l'hospice des vieux
ou dans un appartement luxueux à s'en asphyxier
et sans doute si elle me voit un jour sur l'écran de sa télé
elle changera de chaîne pour ne pas s'ennuyer
Mais à l'âge où j'étais écolier ,
j'étais même amoureux des grenouilles !
Dans un grand bocal, j'élevais des têtards
trouvés dans un bassin, une piscine en forme de haricot
abandonnée sur le grand morne au dessus de la ville
où jadis se baignaient les cheminots mais aujourd'hui
presqu'envahie de roseaux, avec une plage de boue presque séchée
et entourée d'herbes folles et de coquelicots
Je regardais mes têtards devenir peu à peu des grenouilles,
d'abord seules les pattes de derrière apparaissaient
pour elles j'avais bricolé une petite échelle
avec des branchettes et des allumettes
qui avaient déjà flambé à leur extrémité
Lorsque mes têtards devenaient de mini grenouilles
je ne les nourrissais plus avec des miettes mais avec des mouches
que j'emprisonnais dans de petites cages faites avec des aiguilles
et deux fines rondelles de bouchon. Pardonnez moi les mouches
D'avoir été à votre égard totalitaire...
Je ne sus que plus tard que les souffrances qu'on endure
échappent à l'attention des singes à la fausse éducation.
Ah mes grenouilles je croyais vous aimer
en vous capturant avant que vous sachiez sauter
Je vous imaginais accueillir mes pleurs et mes baisers
et j'aurai vraiment tout tenté en vain
pour vous transformer en femmes !
il fallait peut être vous accepter
comme vous m'apparaissiez ...
Vous n'aviez pas peur de moi
vous me donniez de grands espoirs
en l'humanité !
Hélas le destin des têtards, des mouches et des humains
parut bientôt scellé sur différents chemins
quoique nous ayons en commun des pattes et des yeux
un estomac un intestin
et qu'à l'école on affirmait
que l'homme était la créature clairvoyante
capable de gérer cette planète en jardinier intelligent
ce qui nous donnait le droit de nous emprisonner nous mêmes
pour nous prouver que nous étions civilisés !
Alors ma chère grenouille à la beauté méconnue
va donc jouer aussi en sautant sur sa tête
avec Mireille l'écolière orgueilleuse et méprisante d'être adorée
Sois ma messagère , apporte lui
quelques unes de mes larmes,
fais nous sourire émerveillés
je suis sorti avec entrain de l'appartement familial
car si c'est ça une famille, je voudrais fuir encore plus loin
Ce matin les feux rouge vert orange sont en panne
Il faut traverser la rue à nos risques et périls
ce serait dangereux de se tenir par la main
La ville et comme un cimetière avec des coupoles d'or
où les bandits intégrés se préparent de somptueux cercueils
Tu vois Mireille je t'ai attendu caché derrière un platane
as tu vu que mon coeur est plein de couleurs
comme les plumes de l'ara du zoo et du perroquet ?
Non je ne l'ai pas recopié dans un livre mon poème ...
Ah bon, il n'a pas de sens ? t'as décroché avant de le finir ?
Mais de loin ne sens tu pas mes baisers courir sur ta peau
pour nous guérir de ce monde de fous où l'on fut enfanté ?
Quoi ? tu dis que c'est moi qui suis fou et que le monde est raisonnable
il suffirait d'emprunter les chemins balisés
à l'avance et d'être un enfant sage ...
Oh non baisers revenez moi en dansant ,électrisés
Et laissez sur mon corps vos marques
vos suçons comme des trophées
faut il apprendre à aimer les coups de fouet
n'y a -t-il que des bouches savantes pour humilier?
Non , sois plutôt la première à me voir enchanteur ...
On dirait que dans la nuit à peine éclairée
de ce tunnel plein de fumée épaisse
une fusée nous emporte sur une autre planète moins polluée
Zut elle a explosé en vol mais dans cette
pollution on peut quand même essayer
de ressusciter au milieu des feux d'artifice ...
Est ce que tes yeux tes cils sont vraiment le trésor dont j'ai rêvé ?
Pourquoi les voitures ont allumé leurs phares en klaxonnant ?
est ce pour crier mon grand désespoir, mon manque en ta présence ?
afin qu'il t'enveloppe comme des lianes grimpantes
et que nous apprenions à nous consoler, c'est si simple,
même du bout des lèvres, vais je m'empoisonner ?
c'est toi qui craint ça ? Mais j'ai brossé mes dents ,
je suis derrière toi sur mon radeau
chaque jour différent à la dérive ...
Et toi ne serais tu pas également naufragée ?
Non ;aucune plante ne parvient à croitre sur le macadam,
Ni le béton noir de suie comme nos poumons en ces temps
Heureusement que j'ai appris à habiter d'abord mes rêves
alors je ris d'imaginer qu'on se réveille toi et moi
ensemble dans une cabane avec juste des habits de feuillages
en haut d'un platane au milieu des oiseaux , des chenilles , des papillons
Par ailleurs sais tu qu'en passant sous cette lampe jaune grillagée
mon ombre est tout de même parvenue à te caresser
Qui ne dit mot consent , bon je suis rassuré
je suis maintenant assis sur le cerf volant
de tes cheveux brillants qui tombent presque jusqu'aux fesses
comme des feuilles encore vivantes de sève et parfumées
Oui je ris même à retardement 48 ans et demi apres
Je ris de ma naïveté et de ta danse même pas esquissée
danse des 7 et milliards de voiles
même quand la bête est dénudée
car ne n'était qu'en enfer qu'on pouvait se rencontrer
nous ne suivions pas le même chemin malgré les apparences
ah oui aujourd'hui tu m'as fait bien rigoler
sois en remerciée pauvre âme errante, espèce de bêcheuse
heureusement que pour toujours après toi j'ai renoncé à draguer
car c'est moi le tapis enchanté qui pouvait te faire voyager
même assigné à résidence par les éleveurs d'enfants
qui ont déjà programmé le sort des vieillards poignardés ...
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