• Il était une fois un arbre qui à chaque nouvelle lune

    donnait deux cent fruits  que venait cueillir

    un ours habile pour sa soeur l'oursonne sa disciple

    qui les portait ensuite aux dirigeants patentés

    d'un grand abattoir vendeur de charges subalternes.

    Mais voilà que la mère des ours aussitôt

    flagellait l'arbre d'un fouet hérissé de couteaux

    qui tailladaient son écorce , son tronc, elle criait

    ''Injuste est l'arbre qui donne 200 fruits à ma fille 

    et n'a pas prévu de me donner davantage,

    est ce que moi j'ai besoin de son ombrage  ?''

    Cependant elle continuait à se protéger des rayons trop brûlants

    quoique  menaçant l'arbre de son fouet  s'il pleurait de l'entendre 

    et le frappant dès qu'il tentait d'expliquer son sort

    et de lever la malédiction  de la surdité.

    La màre ourse  criait : ''De quoi te plains tu, l'arbre ,

    vois mon malheur, voudrais tu empêcher de parler

    et qu'en plus j' arrose tes racines ? Je peux les torturer !''

    La société humaine orchestre toutes sortes de terreurs petites et grandes.

    Certains terrifiés hésitent entre le suicide et le meurtre

    ou encore le suicide des kamikazes qui est un meurtre,

    une façon de se montrer capable de davantage de terreur

    et de dépasser l'exemple donné  par les bandits hypocrites

    arborant des casquettes de bienfaiteurs pour chanter avec leurs complices.

    Les arbres endurent, jusqu'à ce qu'on les abatte.

    Le mauvais coeur de ceux qui stérilisent la plaine

    s'inspire de l'exemple des termites, et non  des fleurs.

    L'hypnose ne suffira pas à perpétuer l'esclavage ;

    on  nous gouverne  avec la douleur, alternée avec le plaisir ;

    c'est là la source du masochisme , pour endurer les pièges.

    Souvent les victimes libérées  sont promptes à endosser la tunique des bourreaux.

    Alors que les coeurs éclairés et conscients migrent où ne rodent

    ni moustiques ni requins , ni même humains  masculins ou féminins

    Adieux couloirs du narcissisme, qui prétendent par orgueil 

    en finir avec le mal prédateur avec un voile visible ou invisible.

    J'ai lu que des sourires tentaient de remédier aux larmes 

    alors peut être l' énigme de cet arbre parviendra

    à regarder de très loin le désespoir de la planète maltraitée

    en contournant le tabou des mots à ne pas prononcer

    sous peine de représailles  encore plus catastrophiques,

     la politique du pire et ses épouvantails 

    faire valoirs des exploiteurs et manipulateurs de toute échelle.

     


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  • opus 1131

    (version du 26 Mai 2015)

    *

     

    Galapagos

    J'ai fui dans le poème de la chaleur les malentendus sans fin ,

    les obsessions des humains et leurs contradictions 

    contagieuses jusqu'aux confins de la planète ...

     

    L'iguane et l'otarie  (ou plutôt le lobo de mar) deviennent mes semblables,

    affalés sans pudeur sur la roche noire et explosée des rivages

    ou sur les pavés des quais de Puerto Ayora,

    indifférents à la folie de la ville qui ici les laisse vivre,

    vivants ils sont de sûrs  aimants pour les touristes,

    on leur dresse des monuments .

     

    J'ai rêvé que les immeubles étaient hantés par un insecte géant de béton

    pendu à l'envers sur plusieurs étages

    à la façon des chauve-souris, la tête en bas ...

     

    Galapagos

    Bêtes baveuses et dentées  paradoxalement inoffensives

     comme le paraissent aussi les humains

     qui de même ne sont pas  toujours photographiables au fil de leurs prédations ...

    Et ces bêtes sorties repues des eaux, épuisées

    quel égo osera stigmatiser leurs égos ?

     

    Galapagos

    Le monde à l'envers des égos sur le monde à l'endroit 

    des chansons sereines des vagues et des arbres ...

    Le bonheur d'oublier la succion inextinguible des vampires

    la spirale de ruine enfantée par l'ambition dévoratrice des virus en tous genres.

     

    Oublier la mendicité chronique 

    même pour les droits qui nous sont reconnus, en parole ou par écrit,

     sans parler des promesses, des stationnements jusqu'aux lendemains sans cesse reportés...

     

    Du moins le travail  vrai de poésie

     nous dresse des remparts , des tours de voyance

     à l'abri de l'encre des poulpes ...

     

    Galapagos,

     je contemple l'aube qui vient, assis dans la nuit

     près d'un pélican perché sur le wharf

    dans l'attente du départ en speed-boat pour Puerto Villamil ...

     

    Puis c'est la traversée sur la houle qui gicle

    et l'arrivée sur le sable où les iguanes noirs végétariens

     se réchauffent après leurs plongées.

    Je nourris ma chance par l'ascèse et je suspends le désir

    sur les pierres qui sont moins coupantes que les besoins d'argent, 

    ou que les urgences irréalisables qui frappent la tête...

     

    Planète humaine

    débordante de  compassion partout dans les mots 

    et très peu dans les faits, 

    une vie de bètes à digérer comme le fait le pinson, 

    sans ressentiment ni amertume.

    Digérer les graines , déjouer la prophétie des naufrages, l'impunité des naufrageurs,

    la certitude d'innocence  du rat qui dévaste les oeufs des tortues,

    du rapace qui s'en prend au pingouin équatorial

    lui venu de si loin apparemment

    et qui comme les flamands roses ici a cessé  d'être oiseau migrateur ...

     

    Galapagos, me voici, toujours porté par un vent téméraire et divin qui force la chance

    Kamikaze sur les pierres coupantes, lave éteinte

    pas vraiment résigné sous ma carapace à ma condition de singe ...

    Où est la mort, où est la vie ?

    Les tortues géantes lutinent ,leurs nez  comme des radars

    ou plutòt les deux trous qui sont leur nez respirent l'amour

    puis voilà que le mâle glisse un sexe gros comme son cou sous la carapace de la femelle

    un sexe serein, et je me sens un sexe de tortue

    le temps d'une incarnation  avec cette forme qu'on me connait, 

    une variation d'oeil, d'oreille et de langue ...

     

     

    Galapagos

    J'arpente les rues de Puerto Ayora côté colline 

    Je croise quantité de métis à têtes d'incas de tous âges

     Beaucoup reviennent  de leurs travaux plus ou moins sensés , plus ou moins rémunérés

    somnambules à travers le choeur des automobiles, 

    à travers  l'orchestre criard des boutiques et des illusions de la séduction ...même pesanteur rassurante et inquiétante (selon le regard) que dans toutes les villes du monde

     Toutes les ethnies de la planète humaine semblent converger vers la même fatalité des caprices et des privations 

    et glorifier les mèmes feuilletons  télévisés traduits en tant de langues

     

    Islas Galapagos, je vous ai rèvées, je vous ai vues et pénétrées , vous m'avez pénétré

    car elle est là la plage où se croisent en paix

    otaries et iguanes, tortues marines, 

    oiseaux aux pieds qui bleuissent d'autant qu'ils mangent du poisson ...

     

    Paix en dépit des requins, mais pas paix pour les poissons capturés ...

    Paix en dépit des traìtrises ingénues, des spoliations, des persécutions

    Paix en dépit de la condition animalo-humaine, plaisir et douleur

    Paix de la conscience spectatrice et créatrice de l'infini  à retrouver  fusion d'amour ...

    Et l' oiseau  anonyme s'est laissé photographié à dix centimètres, imperturbable ...

    J'ai déplié en moi son vol tandis qu'il restait immobile, ami confiant ...

    Où donc commence le premier éclair et cri de guerre ?

    Et sera-t-elle retrouvée partout, la confiance entre les créatures

    ainsi que la vigilance qui fait que la confiance soit crédible ...

    afin que la vie retrouve partout son sens  et soit digne d'amour ?

     

    Dominique Oriata Tron

     

    *

    GALAPAGOS, AMOUR DE LA VIE

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    GALAPAGOS, AMOUR DE LA VIE

     

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    GALAPAGOS, AMOUR DE LA VIE

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    GALAPAGOS, AMOUR DE LA VIE*

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    GALAPAGOS, AMOUR DE LA VIE

    *

    GALAPAGOS, AMOUR DE LA VIE

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    GALAPAGOS, AMOUR DE LA VIE

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    GALAPAGOS, AMOUR DE LA VIE

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    GALAPAGOS, AMOUR DE LA VIE

     

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    GALAPAGOS, AMOUR DE LA VIE

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    GALAPAGOS, AMOUR DE LA VIE

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    GALAPAGOS, AMOUR DE LA VIE

     


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  • Ce poème de la version 3 de Kamikaze Galapagos est ci dessous chanté le 21 mai 2014 par Dominique Oriata Tron , avec l'accompagnement de sa guitare  :

    https://www.youtube.com/watch?v=Kqg_NozSGKg&index=49&list=PL4gp5C6JUVN6xt0qkpNgbwjrCXd5yqjwH

     

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    opus 1016

    L'avenir (opus 1016)

     

     


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  • Poème liminaire de la version 3 de Kamikaze Galapagos , en 3 pages :

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  • Poème du recueil Kamikaze Galapagos lu en 1966 par Elisabeth Tramon dans une émission de télévision , cliquer sur :

    https://www.youtube.com/watch?v=rWVEtJUuF-E&index=33&list=PL4gp5C6JUVN6xt0qkpNgbwjrCXd5yqjwH

     

    Ce poème a été publié l'année suivante (1967) dans le recueil KAMIKAZE GALAPAGOS, pages 39 et 40 . Scans ci dessous :

    page 39 :

    ET PUIS (opus 689 de Dominique Oriata Tron)

    page 40 :

    ET PUIS (opus 689 de Dominique Oriata Tron)


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