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Par dominiqueOriata TRON dans GRIOTERIES DE MON TEMPS D' AFRIQUE EQUATORIALE le 9 Février 2013 à 16:05
Godibon était devenu le roi de la tribu bakoko
lors de l'enterrement en grande pompe de son prédecesseur
lors de ses premières funérailles
car il y en eut plusieurs dans ce pays
donnant lieu à des banquets, des messes et des discours
c'est à dire des quelques villages
où les gens l' appelaient "Majesté ", en français
sollicitant de temps en temps son arbitrage
moins coûteux que celui du tribunal en ville.
Je demandais à Nim pourquoi elle ne m'avait jamais dit
qu'elle était princesse , nièce de roi.
Elle me répondit : "mais c'est un fou qui se prend pour un roi !
Lorsqu'il rend la justice , c'est toujours en faveur
de celui qui l'a le plus payé"
Utre princesse
ce n'était pas une affaire du tout
et Nim ne mangeait rien ni rien ne buvait
dans ces cérémonies de village où elle devait assisté
sous peine d'être mise à l'amende par la communauté
Elle avait en fait peur d'être empoisonnée
car tout meurtre réussi c'est un esclave livré
au pays parallele des zombis
qui récompensent le meurtrier en distribuant quelques chances ...
Une fois Nim avait posé sur le sol
l'assiette dont on l'avait honorée
Le chien qui s'y régala expira peu apres .
Alors être princesse ça ne valait pas un clou
au plus une étiquette flatteuse pour exposer une marchandise,
car les filles c'était cela, une promesse de billets pour les anciens
les hommes dans le pays s'endettaient pour les dots
et parfois à vie ...les femmes étaient si belles
et plus nombreuses que les hommes, il était légal
d'en acheter plusieurs , cela faisait des enfants et évitait des frais
de main d'oeuvre dans les champs ;
"Nos ancêtres furent sages d'instituer la polygamie"
me sortit un employé de mairie
" Ils connaissaient la vraie façon
d'éviter le sous développement ! "
Cela faisait déjà deux ans que je vivais avec Nimozette
Je ne sortais jamais du coins de plage et de jardin loué au nord de la ville
Elle racontait que j'étais parti en France puisque j'étais ruiné
Ils n'auraient pu imaginer qu'elle me nourrisse avec le peu d'argent qu'elle gagnait
à coiffer ses clients selon les règlements
officieux pour les adultes à perruquer, officiels pour les enfants à tresser
Les vieux de la chefferie du village
tous appelés oncles car frères du père de sa mère
revendiquaient désormais l'application des lois traditionnelles
l'organisation des noces selon ce qui leur paraîtrait souhaitable et raisonnable
et chacun selon son rang aurait droit au partage
de la dot, ils avaient même trouvé
de riches corrompus prêts à débourser
une dot royale que je n'aurais jamais pu payer
Les oncles de nim étaient aussi appelés notables
même dans la ville où de nombreux membres de la tribu était installés
et ces vieux là se sentaient le droit de squatter
toute maison de ces gens qui avaient encore
des terrains et des maisons à protéger au village;
Le grand pere Vincent avait des kilométres de champs et de forêt
et il venait avec ses frères en ville collecter de l'argent
pendant que son voisin dans la campagne le cambriolait
et découvrait la cachette de ses reserves secrètes de billets ;;;
D'abord les notables avaient refusé de croire que j'étais parti ...
Ils étaient venu loger dans la maison peinte en bleue
chez Bombo la grand mere de Nim qui depuis longtemps
avait remboursé sa dot pour pouvoir divorcer;
Là Nim avait grandi avec les nombreux enfants
que les mâles dominants avaient abandonné à leur sort
et en ces temps où je me cachais
c'est dans cette maison qu'il s'étaient installés
toute la journée à regarder la télé en palabrant ...
Or ils voyaient bien que Nim, apres son travail ne rentrait jamais dormir
Ils entreprirent de la suivre à la fermeture de son salon de coiffure
Nim avait tout prévu, aussi elle se dirigeait donc d'abord
vers le logis familial de sa meilleure amie des temps lycéens et là
c'était une autre tribu, les notables n'avaient pas autorité pour entrer
Ensuite apres avoir un peu bavardé avec sa copine, elle me rejoignait
les anciens finirent par être convaincus que j'avais quitté le pays
Il leur parut facile maintenat de la marier
au plus offrant ...
Aussi un jour ils décidèrent de venir saisir Nim par la force
Ils avaient un grand époux à lui proposer
ce qu'on appelle un grand homme dans ce paysage ,
et qui allait leur rapporter plusieurs millions, les coutumes sont sacrées;
Le jeune frere de Nim , à peine sorti de l'adolescence et pêcheur de son métier
s'interposa pour empêcher le rapt , et l'un des vieux bousculé
perdit l'équilibre et s'assomma lui même
en cognant sa tête sur un angle de la maison bleue
Lorsqu'il reprit connaissance il cria "au voleur"
Soi disant une chaîne en or lui avait été dérobée
il porta plainte pour vol , coups et blessures
Le juge , ayant ouï dire que Nim était avec un blanc
lui proposa d'arranger l'affaire contre beaucoup d'argent
Cela acheva de me ruiner, et Godibon accepta de retirer sa plainte,
lorsque le magistrat fit miroiter une grosse indemnité
pour la perte de ce collier que nul n'avait jamais vu
on obtint pour ce prix qu'on lui interdise
de revendiquer désormais une dot pour Nimozette ;;;
En ville les hiérarchies tribales n'avaient plus force de loi
les tribunaux , les uniformes et les costards avaient pris le relais
du monopole pour racketter la population
Les anciens rois de village n'étaient plus
dans cette république Mékako
qu'un sénat consultatif de sages
L'oncle Godibon du donc renoncer
à ses revendications sur le destin de Nim
il se consola en pensant que ses petites soeurs grandissaient vite
et seraient très bientôt en âge d'être négociées
là le magistrat n'avait formulé aucun interdit
peut être dans l'espoir plus tard d'un nouveau fromage
Godibon maugréa en regrettant le temps
où les filles rebelles étaient vendues comme esclaves
aux voyageurs armés blancs ou arabes
qui faisaient ce trafic sur la côte ou à l'intérieur des terres
Il y avait eu l'alternance en France,
Sarkozy avait perdu les élections, et Godibon le regrettait
et se demandait comment les français avaient pu
répudier un si grand président
qui se disait de la famille des chefs noirs ses alliés
et qui savait réglementer encore plus efficacement le mariage des gens
"chacun chez soi, et les chèvres seraient bien gardées !"
Les frontieres ce n'était pas pour les notables méritants
mais pour le respect des vraies coutumes et vrais autorités légitimes
néammoins sarkozy avait perdu les élections,
et Nim et moi avions dans la foulée obtenu du consulat français
le droit de nous marier
Il faudrait ensuite fournir des photos de la cérémonie et de la réception,
pour prouver que ce n'étaient pas des noces en catimini
juste pour demander un visa et polluer la France
par ce que Sarko avait appellé les mariages gris, l'immigration subie
Mais d'abord il fallait publier les bans
pour décrocher le certificat de non opposition
il fallait éviter que le roi Godibon,
persuade ses notables
de s'opposer au mariage le jour de la célébration à la mairie
Il n'avait certes plus le droit de le faire officiellement
mais n'importe quel prétexte était bon pour retarder la procédure
de quelques années, et s'il fallait encore faire un proces
il savait qu'il serait moins coûteux de subventionner ses affidés
Par chance , lui et les autres sages comme on appelle les anciens
étaient scotchés du soir au matin , sauf les jours de chasse
devant la télé
C'est là que Godibon exerçait sa royauté
car forcément il avait le dernier mot, vu son titre
sur le choix de la chaîne à visionner
et c'est là qu'il rayonnait de ses commentaires
sur l'actualité internationale
Godibon étant retourné sur ses terres, il était donc peu probable
qu'il se promène devant la mairie où les bans venaient d'être publiés
mais comme s capacité de nuisance n'était pas épuisée
on était tout de même un peu inquiets d'avoir à emprunter
encore un peu d'argent pour de nouveaux rackets
à mon ex épouse christine qui était sur ce plan bien limitée.
Mais le jour où les bans furent publiés
Godigon était en fait parti à la chasse avec sa carabine
Il avait commençé par inspecter les nombreux pièges
qu'il avait installés dans la forêt
Dans l'un d'eux un lièvre s'était pris
mais coincé seulement à l'oreille,
et quand il vit
le roi Godibon III s'approcher de sa proie
le lièvre eut si peur qu'il s'arracha au piège
en y laissant quelques centimètres de chair et de poils
comme l'animal perdait son sang, Godibon
put le suivre à la trace, en courant
Bientôt le gibier s'épuiserait, on en ferait un civet
mais voilà qu'il s'enfonçait dans des buissons de plus en plus épais
peut être que son plan était de mourir en paix
tellement bien caché que son corps serait perdu pour la marmite
Et en plus le soleil allait bientôt se coucher
Mais voilà que Godibon trébuche
sur la carapace camouflée par les herbes
d'une grosse tortue, qui elle ne prend pas la fuite...
elle rétracte sa tête et ses membres à l'intérieur de son armure
et pendant qu'elle se sent dans une sécurité complete
Godibon la fait glisser dans son grand sac !
Joyeux iIl remercie joyeux le diable qu'il appelle Bon Dieu
de lui avoir fourni une compensation délectable de chasse
Il est maintenant temps de rentrer au village
Godibon siffle , se sent heureux mais dans son euphorie
il met son pied dans un piege qu'il avait lui même posé
pour atrapper une grosse bête, antilope ou sanglier
C'est un piege conçu avec un arbre appelé arbre nylon
un arbre assez élastique pour qu'on puisse le coucher au sol
et le maintenir là avec de petits rochers
qui ne rouleront dans un trou que lorsqu'un animal mettra le pied
dans un lacet de fil de fer
Alors voilà que l'arbre se redresse
et que Godibon III reste supendu par le pied
la tête en bas, pour toute la nuit
Il crie , mais le village est loin, bientôt l'obscrité est complète
Seule consolation, aucun fauve ne peut l'attrapper
il ne git ni au sol ni sur une branche
il est juste suspendu par le pied
au bout d'un fil de fer qu'il n'arrive pas à sectionner
la tortue s'est facilement évadée du sac tombé à sur la verdure
ce sac Godibon le tenait à l'épaule sans l'avoir même noué
tellement il n'imaginait pas qu'une tortue
puisse un jour s'échapper
Par chance pour godibon III, le lendemain matin
un autre chasseur, un de ses sujets
passa par là et décrocha son roi
Le fil de fer avait atteint l'os du pied qui saignait
et Godibon du coup avait tres mal en marchant
Il resta assis devant la télé
pendant tout le temps de la publication des bancs
et arrêta de nous tourmenter
C'est le grand père Vincent qui prit le relais
cette fois avec ses talents de grand sorcier
mais c'est un autre épisode que je raconterai
un autre jour, car il parait
que mes poèmes sont trop longs, je dois avoir pitié
de mes lecteurs , et ne pas décourager
les bonnes volontés de ceux
dont les paupières ne sont pas trop lourdes d'avoir à écouter
mes infos de griot catalytique
non patenté et ruiné
malgré des investissements avisés
vu que les dés étaient pipés
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Par dominiqueOriata TRON dans GRIOTERIES DE MON TEMPS D' AFRIQUE EQUATORIALE le 9 Février 2013 à 15:20
Ceci est la version 13. La version 12 est en fait le récit en prose de cette rencontre, inséré parmi d'autres récits, sous le titre "Les statues du roi mantoum et autres contes invraissemblables", aux anciennes "éditions à l'écoute", partager : http://oriata.blog4ever.com/blog/lire-article-515069-9647896-d_o_tron___les_statues_du_roi_mantoum____autres_co.html
Je l'ai rencontré sur la plage sous les tropiques
ce petit bout de plage d'où je ne bouge presque jamais
ce jour là je jouais de la musique devant la maison que je loue,
quelques promeneurs juvéniles à la peau noire
s'étaient assis devant moi et tapaient dans leurs mains ...
Lui c'était un vieux blanc avec un regard d'enfant perdu
il habitait un peu plus au sud sur ce rivage ...
Il était en ménage avec une femme noire
.
.
Puis le soleil se coucha, les badauds se dispersèrent
Lui seul resta assis sur un bout de bois, je l'interrogeais
Il m'apprit qu'il avait vécu longtemps au pays Mékako
c'était lui le patron jadis du restaurant Fleur Marine
Maintenant il l'avait vendu, ouf ;
sur ma demande il m'expliqua pourquoi
.
.
Un jour où il pleuvait beaucoup, son resto était plein
de jeunes blancs recrutés par l'empire Mbeng
pour le tenir au courant du congossa, ce qui se racontait
dans chaque province de l'immense pays Mékako.
Fumeurs de joints désargentés, presque repentis
pour beaucoup sauvés de la prison
ils bénissaient l'aubaine de la réhabilitation
ils étaient presque devenus agents secrets BCBG
sans pouvoirs particuliers à part d'informer,
c'est que leurs bienfaiteurs voulaient vraiment tout savoir.
.
.
La joyeuse horde déglinguée d'anciens marginaux
venait de débarquer ils étaient tous assis
autour des tables rondes face à la mer ;
ils se régalaient dans le resto de René
de bière , de café et de poisson braisé
La pluie était épaisse et ne cessait jamais
Elle dressait muraille autour de la ripaille
et semblait protéger, ou assigner à résidence
Peu importe, la vie était enfin facile à gagner
.
.
Malgré l'orage quelques 4x4 vinrent se garer autrour de la bâtisse
ces ckients nouveaux auraient du téléphoné
ils auraient su que dans ce troquet qu'il n'y avait plus
de quoi s'asseoir pour passer le temps et consommer ...
.
.
Hélas en fait les visiteurs
étaient armés de mitraillettes
C'étaient de vrais bandits sans scrupules et tres entraînés
donnant tres vite l'ordre à tous de s'allonger sur le sol
ils semblaient même au courant de l'arrivage de
ces agents secrets marionnettes même pas armés
"sortez vos portefeuilles on va les ramasser"
Et pour René : "ouvre nous bien ton tiroir caisse
ton coffre , et vide aussi tes poches"
.
.
La femme noire de René voulut résister
elle réchignait à retrouver la clé, alors
d'un coup de crosse elle fut assommée
en rigolant par le chef de la bande armée.
René sans attendre donna tout ce qu'il pouvait .
Néammoins il reconnut sans hésitation le chef de bande
c'était le fils d'un général de la milice présidentielle
.
.
De la où on nous étions assis face au soleil qui rougeoyait
sur la ligne d'horizon
devant les îles et les plate formes pétrolieres
on voyait très nettement le palais du blanc mbengété
qui commandait la garnison du président,
la garde républicaine plus peuplée que l'armée elle même
Bientôt des milliers de lampes allaient s'éclairer
sur les murs, les balcons et les jardins
et de l'autre côté le roi du pétrole et de la pompe à eau
allumerait aussi des projecteurs qui balaieraient la plage
On ne lésine pas avec la sécurité
Il suffisait d'avoir des générateur de courant et du pétrole
pour pallier aux pannes d'électricité publiques
.
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René m'apprit qu'il avait longtemps été
un barbouze ,et maintenant il était retraité.
Il connaissait tous ces gens là, des bons vivants
qui ont mille prétextes pour assassiner, soldats fidèles
la crème de l'élite, généraux colonels
des bantoustans mékako et de l'empire mbengété
René connaissaient même leurs rivalités
lorsque par jalousie ils se sabotaient
leurs hélicopteres, la vie est éphémère
Lui même on l'avait fait passer pour un mercenaire
alors qu'en fait il était militaire et fonctionnaire, agent secret
.
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Fixé au Mékako où il avait sa femme couleur d'ébène
Elle aimait ardemment se faire sauter
Avec elle il ne craignait pas la panne
C'était une femme enthousiaste et pas compliquée.
.
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Mais alors qu'il venait de prendre sa retraite
l'empire Mbeng tomba pour une durée indéterminée
sous la férule du démagogue Boxa, dit le nabot
.
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Des lors presque tous les visas étaient refusés aux femmes noires
à part celles de la caste des méritants de l'économie ou de la politique
racketteurs de la populace, hauts fonctionnaires ,porteurs d'uniforme
fidèles auxiliaires du pillage des matieres
des grands horizons Mékako par l'empire Mbeng
et tous ceux que les soi disant démocraties arrosaient
pour s'en faire des complices à coup de rétrocommissions
.
.
les assemblées de Mbeng votaient des aides au développement
pour le Mékako, sans rien vérifier
c'était fini le temps des colonialistes...
Devant les utopistes, Boxa le certifiait
Tout ce qu'on dit sur ses méfaits nul ne pouvait le prouver
ce n'était donc qu'imaginaire !
.
.
Mais maintenant René avait la rage contre Boxa
le démagogue qui mentait comme on respire
sans respecter les femmes des sans grades
désormais comme lui même sans utilité
pour les armées et le rang de Mbeng à l'étranger
.
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Boxa, disait René, est un bandit , il pouvait le prouver
mais là dessus seuls le croyaient les autres témoins
Les autres témoins criaient au blasphème , ironisaient
sur ses fantasmes pessimistes et conspirationnistes.
.
.
Boxa trempait sa langue dans toutes les idéologies
de droite , de gauche et du centre , amis de tous
communistes, capitalistes, dévôts,
tous il les débarassereait de la racaille
des gens qui blancs ou noirs s'entassent dans les banlieues
pour dénigrer la patrie des droits de l'homme et les valeurs chrétiennes.
Boxa, c'était le fascisme new look, champion d'illusionnisme
Quel métteur en scène, quelle modernité je l'avoue
et quel humour, le grand frere, sa femme dans les journaux faisait l'éloge
De sa grande humanité, mais c'était un démon
Elu pour éponger les dettes de l'Etat , il les multiplia
et quoiqu'ayant promis la fin des paradis fiscaux
pendant son tour de piste, il y plaça une fortune
.
.
René avait la rage, impossible pour lui
de voyager avec sa femme au pays Mbengété
Il y avait famille, amis , des enfants , même un verger ;
Il était né là bas , s'était battu pour son drapeau
et voilà qu'il ne pouvait montrer la patte blanche
de son épouse traitée comme une pute immigrée
alors que les vraies putes continuaient à passer
car à tous les échelons elles étaient rentables
c'était la loi du marché.
.
.
Du coup, René avait pris sa carte
de la ligue internationale des droits de l'homme
et sa rancoeur était telle qu'il s'était mis à déballer
son histoire d'ancien barbouze repenti et retraité
.
.
Il me certifia avec ardeur avoir observé, aux premières loges
d' honorables politiciens et ministres
blancs ou noirs du Mékako ou de l'empire Mbeng
toucher de grosses liasses de la mafia sans frontieres,
des malfrats prêts à tuer autant de gêneurs qu'il fallait
pourvu qu'en pays libre ils se sentent protéger
.
.
Et toi , lui demandais je, alors tu bossais
pour ces gens là peu recommandables peu recommandable ?
.
Il répondit : voilà comment ça s'est passé
je faisais mon service militaire
comme tous les jeunes gens de mbeng pendant un an à l'époque
et j'étais un championde la gachette
champion de tir de loin comme de pres
jamais je ne ratais le centre de la cible
même par grand vent je savais d'instinct ajuster
et sans lunette, bref au pistolet j'étais doué
.
moi même je n'en savais rien avant d'être envoyé
aux entraînements de tir, cela venait tout seul
Quand les gradés virent ça, ils trouvèrent dommage
que mes talents se gâchent dans d'autres corvées
j'étonnais par mes capacités à viser juste sans tarder
et je fus assigné au service d'action civique
animé en ces temps par le parrain du nabot Boxa.
.
.
J'étais parmi ses gardes du corps, l'accompagnait partout
Dans les meetings où il promettait à la foule
de terroriser les terroristes, et d'éradiquer les malfrats
mais ses campagnes électorales étaient en grande partie
financées par les mafias. J'étais aux rendez vous
où se comptaient les billets dans les valises
ces gens là fraternisaient gentiment, la bonne humeur régnait.
.
Et toi, demandais je, ça ne te gênait pas ?
.
Tu sais, répondit René, j'étais jeune et militaire
On m'avait raconté que pour servir notre beau pays Mbeng
il fallait des gens comme moi qui sachent bien tirer
j'étais casé dans un boulot en or sans fatigue
et j'avais accepté que les gens haut placés
savaient ce qu'ils faisaient ...Ils expliquaient :
comment supplanter nos ennemis, ces barbares
sans jouer sur le même registre, on n'allait pas devenir
un pays d'esclaves piégés par l' imprudence
la civilisation , n'en déplaise aux rêveurs
ne pouvait se défendre qu'avec les méthodes adaptées
aux réalités géopolitiques sans pitié !
.
.
Alors, continuais je, c'est ainsi
qu'on t'a envoyé travaillé en Afrique ?
Oui, car là aussi il y avait des valises de billets
l'aide au développement pour les présidents du mékako allié
les rétro commissions, tout cela est vrai
et moi j'étais dans une équipe missionnée
pour accompagner et protéger les bureaucrates
chargés de faire disparaître toutes les traces.
.
Tu veux dire, insistais je, pour tuer ?
.
mais bien sûr qu'il me fait, mais en dernier recours
et devant le bon Dieu j'étais pas reponsable
on me trompait, j'obéissais aux ordres , hypnotisé
et sans mes pistolets j'avais peur de la misère
néammoins ont tuait le moins possible
car les morts ça se voit, alors que les papiers
on peut les brûler et transformer alors chaque opération
en fiction , car aucun journaliste ne pourra rien prouver ...
on ne tuait que lorsque c'était inévitable ...
.
En fait dit il encore, sais tu qu'au mékako
80% de l'économie publique et privée
appartient aux grands patrons mbengétés ?
Tous ces gens qui orchestrent la coupe du bois et les forages
les plantations pour l'huile de palme et tout ce qui a un prix
ce sont eux mêmes des agents secrets , ingénieurs en minerais
et autres spécialistes , avec doubles casquettes
tous défenseurs comme moi même de la civilisation mbengété
quand on est jeune et bien payé, on croit à toutes les sornettes !
.
.
Le soleil se couchait orange et je m'étonnais
car quelques semaines auparavant une des plate formes pétrolieres
avait pris feu, c'était énorme, cet incendie sur la mer.
de gros bateaux aveient convergé sur les lieux et finalement tout éteint.
En une nuit ils avaient emporté même les piliers
Et le temps d'une autre nuit, quelques semaine après
Une nouvelle plate forme avait été érigée
René m'expliqua qu'avec la technologie
On fait désormais des miracles
d'énormes navires peuvent rapidement dépliers
Des îles flottantes sur les hauts fonds gorgés de pétrole.
.
.
Pendant ce temps là les peuples du continent Mékako
survivaient dans la précarité, mais heureusement
il y avait la chasse , la pêche et les jardins
et nous étions bienvenus , nous les investisseurs mbengétés
l'homme blanc suite aux indépendances était sacralisés.
.
Alors les habitants du Mékéko rêvaient des villes de l'empire Mbeng
là bas même sans un sou on te soignait dans les hopitaux
les méritants en uniforme ou en costard n'étaient pas autorisés
à racketter le peuple par des chantages toujours renouvelés
.
Beaucoup fuyaient lles tropiques d'enfer par la mer
quitte à en périr d'une simple tempête
ah quoi bon vivre encore en esclave du diable
Là bas de l'autre côté de l'océan on fait de la publicité
pour le Bon dieu, la vraie démocratie, les droits de l'homme !
.
on ignorait que le président Boxa faisait voter des crédits
pour que les patrouilles mékakos à quelques encablures du rivage
arrêtent les fuyards qui se rêvaient en immigrés
Non le bétail ce n'est pas sa place, on ne peut pas
accueillir toute la misère du monde
.
.
l'assistanat c'est l'héritage coutumier des mbengétés
Débrouillez vous , les paresseux, avec vos rois nègres
Eux seuls désormais et leur escorte auraient des visas pour voyager
et même la médaille de la légion d'honneur mbengété
car ils apportaient dans les banques pour le faire fructifier
A l'abri. Imitéz les pour devenir civilisés
.
.
Du coup il se disait chez les Mékakos gravement désargentés
que le bon Dieu les avait abandonné
pour réussir il fallait devenir un bandit ou un militaire
l'argent inspirait seul le respect
quelle que soit la méthode pour le gagner
Les blancs et les chinois sablaient le champagne avec les gradés noirs
le mékako est un pays d'avenir
Pas de charge sociale à payer
C'est un modele de liberté
on nous laisse devenir riches sans nous taxer
il y aurait surement des retombées
apres cinquante ans pour les dehérités
mais pour l'instant les prix devaient encore augmenter
Pour survivre nombreux étaient les prostitués
de corps , d'esprit et d'espace tems, c'était inévitable,
soyons réalistes la jungle est pleine de chasseurs
l'homme est mauvais et les utopies sont meurtrieres
sans exceptions , les idéalistes
à leur tour traitront pire encore, comme des capitalistes ...
Chacun dans son enclos et les vaches
seront bien gardées
.
.
Et, demandais je à René, c'était dangereux , ton métier ?
Pas vraiment qu'il répond, car on avait les armes
Les gens réfléchissent avant de s'occuper de nos affaires
et renoncent, mais une fois c'est vrai j'ai failli clamser
C'était quand j'escortais le parrain de Boxa, alors ministre de la Police ...
.
Le grand homme venait à peine d'entrer dans sa limousine
qu'on se trouve encerclé par des hommes armés et cagoulés
c'était en Mbeng, sur un parking de la capitale
là on était fait comme des rats,
ils nous sont tombés dessus et ils tapaient
la secrétaire du ministre a eu le cou bien amoché
Jusqu'à ce jour elle porte encore une minerve
.
Moi dit René, j'avais sorti en un clin d'oeil mon arme et je tirais
tous les gardes du corps on était colles contre la carosserie de la voiture
pour protéger le ministre assis derriere le chauffeur
on faisait un rempart de nos corps , en vrais soldats idiots et dévoués au diable
ce qui qui nous a sauvé, c'était qu'on était des as de la gâchette
le commando masqué pouvait taper sur ceux qui nous accompagnait
mais nos balles les ont fait déguerpir rapidement avec leurs morts et leurs blessés
On n'a jamais su si ces gens là étaient d'une milice
de nazis , de marxistes ou de salafistes ou autre chose encore.
En fait ça ressemblait à une expédition punitive.
Peut être un potentat grugé, un contrat pas honoré
C'est parfois cela les attentats terroristes
dans ces cas là pas de pitié pour le personnel , les intermédiaires
puisque les hauts responsables, eux , restent protégés;
.
.
René me dit : maintenant ma vie a changé ...
J'ai bien vendu mon restaurant, c'était trop risqué
Comment faire le poids face aux bandits bien organisés
quand ils se fournissent en munitions dans l'armée ?
Le fils du général a été plusieurs fois arrêté
mais son père a toujours réussi à le faire libérer ...
Les barbouzes de Mbeng qui entrainent la garnison
ne se mêlent que des missions qu'on leur a données
chacun reconnait qu'avec les soi disant mercenaires blancs
Les coupeurs de route se sont raréfiés
cela fait de la publicité pour les blancs
Les hommes de main surv place on ne peut pas les contrôler
Il y a juste une limite à ne pas dépasser
pour que la population se sente protégée
faut bien que quelques uns aient le droit de tuer
pour éviter le chaos généralisé.
.
.
Puis tu sais , il est fort le président Mékako ...
Dans le delta du fleuve il y a une guérilla indépendantiste
qui revendique la zone pétroliere, elle leure suffirait
ils sont financés par on sait quels concurrents,
peut être d'autres banquiers de Chine , d'Arabie ou d'Inde, comment savoir
ou quelque bande tribale assoiffée de rançons...
Parfois ils ont pris en otage des cadres mbengétés
Leurs ouvriers mékakos ils les ont directement fusillés
Personne dans les journaux n'en a jamais entendu parler
même dans les pays où les informations sont autorisées
Pourtant y eu de morts, et même juste là
sur cette plage où tunabites j'ai vu un jour en me promenant
Des cadavres roulés par les vagues
ils étaient boursouflés on les a évacué.
.
Maintenant il est interdit d'approcher les plate formes sur la mer
Les pêcheurs peuvent prouverqu'ils ne sont pas terroristes
en évitant de vivre aux dépens des poissons dans ces parages.
.
Il est fort, le président Mékako, l'autre jour il a expulsé
du pays un blanc qui photographiait son palais
c'est un droit réservé à son biographe, un agrégé mbengété
qui fait son éloge sur les médias du monde entier.
Le président est un vieux sage, c'est le message qu'on veut faire passer
c'est un modéré vu qu'il n'a pas fait enfermer
sa femme principale qui par jalousie l'a giflé
lui il s'est contenté d'en rigoler
devant les caméras, tous ses pairs
louent ses qualités sur la planète
.
.
Lui il dit à la télé qu'il est garant de la paix
Partout ailleurs on s'étripe, on se bombarde
guerres tribales , meurtres planifiés confiés à des drônes
alors qu'aiu pays Mékako depuis son coup d'etat règne la paix.
.
.
il y avait même un vieil homme qui avait rêvé
qu'il devait en remerciement se présenter au palais
pour offrir sa chasse du jour au président bien aimé.
Voila qu'il se présente avec une antilope
encore jeune et depuis peu décédée
mais les gardiens ont pour mission de barrer l'entrée
n'importe qui de gentil peut être un terroriste déguisé
alors ils tabassent le rêveur copieusement et bien
.
Heureusement de son salon de son salon entend crier
alors il rapplique, fait demander
explication pour le rafut qui a troublé sa sieste
On lui apporte alors l'antilope sacrifiée
Le président est ému; il invite le généreux donateur
il lui fait servir la bière et le café
il lui demande de pardonner
à ses cerberes, ils sont payés pour ça ,
faut comprendre ils sont missionnés
pour défendre la paix contre les mauvais et les rusés
il console le vieil homme, et pour l'indemniser
va chercher dans son coffre scellé dans le mur
une bourse de pièces d'or , de quoi payer
La dot de chacun de ses enfants mâles
généreusement, de quoi leur acheter
les plus belles filles de la cité parmi les plus riches.
.
.
Bien sûr qui pourra dire si ce récit est vrai
On raconte tant de choses, et chacun croit
ce qu'il a envie de penser, quand aux faits
depuis des siecles ils sont falsifiés
on fait passer le mensonge pour la vérité
et les témoins honnêtes sont persécutés
pour calomnie, et même à l'occasion suicidés
ou accidentés, voire empoisonnés
avec des poisons difficiles à déceler ...
Même les dictatures se recyclent dans ces procédés
Fusiller nuit à la réputation des chefs ...
Qui va prouver si la démocratie est authentique
ceux qui ont des ennuis sont dits les avoir chercher.
.
.
Y voir tres clair de loin est un talent apprécié.
Circulez, y a rien avoir , c'est de la poésie
de la perte de temps ,
les gens sérieux ne ridiculisent pas
à accorder de l'importance à ces gens qui se prennent pour poètes
platon a dit qu'il fallait les chasser de la cité !
.
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Toute existence est un opéra
poème chargé de sens
ou insignifiant,
selon le jugement de l'animal qu'on rencontre
selon qu'il a des oreilles ou pas,
fourmi, scorpion, moineau, oiseau de paradis ...
Toute existence est jeu de vérité.
Pour comprendre le mode d'emploi ,
de la vie , faut rester véridique
On ne se sauve que par là, mais qui croire ?
Nos sens parait il sont eux aussi trompeurs
le cheval voit l'homme deux fois plus grand
et le faucon le voit d'au moins deux fois plus loin...
mais peut être qu'ils ne voient qu'eux mêmes ?
Il n'y a que le vrai con qui jure sur la tête de son prochain
que toute maltraitance sur cette terre est à l'endroit
et que sont aventuristes les utopistes qui la voient
à l'envers ...
Ainsi chacun porte avec lui sa provision de vérité ...
Il serait prudent d'en douter , comme d'une hypnose ...
Il y a la vérité des pâquerettes, belles mais piétinnées
et la vérité des crocs du lion et de la hyène .
Eux, dit on aux enfants, savent se faire respecter.
J'ai fait un rêve cette nuit, la vie humaine était un voyage
j'étais parti avec ma famille sur un bateau,
qui faisait sans cesse le tour du globe terrestre,
ma famille, ces boules sur patte ne débarquaient nulle part
mais prenaient des photos du paysage
et moi j'avais joué la carte du pingouin solitaire :
j'avais plongé dans l'océan, en principe pour rejoindre le rivage
mais fatigué de ne pouvoir jamais atteindre ce mirage
je m'étais retrouvé, en sueur, sur un morceau de glace
très provisoire , car il fait chaud sous les tropiques
Heureusement je repris ma nage , et épuisé
j'avais finalement abordé au froid pays où mes ancêtres
m'avaient donné rendez vous,
à Vérone, m'avaient ils dit, souviens toi
la ville de Juliette et de Roméo
Dans le temps de mon rêve, Vérone n'était plus qu'une gare de triage
Les gens couraient à droite à gauche, plié dans des vêtements étroits
qui les protégeaient des gerçures car dans ce monde là
c'était clair, il n'y avait presqu'aucune chaleur humaine
celle des coeurs,
mais il y avait quand même le souffle chaud du bétail
qui court à la recherche de ses maîtres
pour des corridas fantômatiques
et une auge pleine à ras bord
de bananes coupées en républiques bananières ...
Les trains se croisaient à Vérone
et je ne savais plus où aller, dans quel wagon monter
Je me dirigeais donc vers le bureau des employés en uniforme
Là je trouvais une espèce de jeune boule sur pattes
qui me promit de me renseigner
à condition que j'embrasse son front.
Etait ce un homme une femme, je n'en sais rien
Je voyais juste sa grosse tête aride de monstre
et je sentais le désespoir de sa laideur et de sa solitude
et même que c'était un choix de vie
pour échapper au sort des oiseaux migrateurs
pourchassés par les chasseurs...
Résorbant mes sens en un espace où ils s'effaçaient
je déposais mes lèvres insensibles sur cet eczéma en uniforme
croyant payer le prix obligatoired'un renseignement utile
dans un monde de fous où j'étais apparemment délesté
de toute autorité, même sur mon destin ...
je voulais seulement m'échapper, connaître les destinations
des rails et des locomotives
et ,je ne sais pourquoi ,retrouver ma famille
alors qu'il était clair qu'elle n'allait nulle part et qu'elle était partout
tellement prudente , appliquée à se protéger du danger
comme des cancrelats dans un pot de confiture
avant de se faire écraser par la ménagère ou un pompier serviable.
L'adolescent à grosse tête remit sa casquette officielle
et m'intima d'aller payer mon dû à son collègue,
un moustachu en uniforme qui ne demandait que de l'argent
je payais mon ticket comme tout le monde
mais voilà je ne savais même pas
pour quelle destination j'avais le droit d'embarquer
Le fonctionnaire énervé par mes questions
me répondit que je n'avais qu'à faire
comme tous les italiens de la Terre...
ils se débrouillaient bien, eux, de trouver leur chemin
une fois qu'ils avaient acheté le ticket !
Un voyageur qui passait par là me souffla à l'oreille :
monte dans le premier train venu
et descend à " Cassepas" ...
Là du coup je me souvins
de ce qui m'avait emmené à Vérone
Une cousine avait visité le député de son quartier
un ancien judoka pour qui elle votait
quoiqu'il lui paraisse à moitié mafiosi
mais elle se sentait protéger par ses idéaux
puisqu'il faisait des lois pour décréter étranger
tout enfant qui ne serat pas né de parents français
il voulait en finir avec le droit du sol
et tous ceux qui autour de lui qui prêchaient
pour l'exclusivité du droit du sang
se sentaient calomniés d'être traités de fascistes
La secrétaire de l'élu raconta ce jour là à ma cousine
que sa propre soeur était morte malade et ruinée
sans avoir pu vivre avec son amoureux camerounais
sauf pour quelques vacances, et donc il fallait m'expliquer
que mon sort avec Nim serait celui de Roméo et Juliette
il n'y aurait aucun poète pour en parler
comme d'une injustice avérée
et comme Emile Zola avait déjà été écrasé par un train
la cousine eut l'impression d'avoir pris du grade
vu que le député avait trouvé à sa fille
un emploi de larbin chez les politiciens
Je l'avais entendue expliquer à son fils :
Sois un gagnant, aborde le monde tel qu'il est
pas comme ce raté de Dominique
Et voilà qu'un voyageur anonyme sous son chapeau
me disait de descendre à Cassepas
Lui, il avait l'allure des résistants , de Jean Moulin
avant qu'il soit torturé, et il me sembla que son message, c'était
"ne casse pas ton amour pour Nim, car cette terre
est une gare de triage, alors peu importe
si vous êtes finalement mangé par les vers
et que finissent à la poubelle tous tes témoignages
Sois fidèle à l'Amour et à la véridicité des faits
cela seul apporte un réconfort à la conscience
et ceux qui se privent de la souffrance infligée aux amoureux
se privent de l'amour lui même , ils appellent faux amour le vrai
et vrai amour le faux, c'est leur liberté
dans l'aveuglement où sont nées toutes bêtes
ayant confondu le diable avec le bon Dieu
et dans ta famille ils s'y sont presque tous résignés
voilà pourquoi quoique tu dises dans tes livres ou tes danses
leurs oreilles et leurs yeux sont obturés avec de la glu
par contre leurs bouches n'arrêtent pas de parler
et de répandre le mauvais sort car ils croient qu'ainsi
ils vont en être épargnés
mais en crucifiant quantité de Christs, c'est leur destin qu'ils ont damné
Néammoins rien n'empêchera l'abcès de crever
il ne suffit pas d'avoir perdu toute ambition
pour devenir seulement un homme humain
il faut aussi la compassion, et savoir retourner
les griffes d'illusion contre les fauves eux mêmes"
Sur le bateau du voyage de la Méditerrannée au Pacifique
et des mers du Sud aux îles Pythiuses
il y avait deux boules sur pattes ou bâtons qui ressemblaient à ma famille
c'est sûr qu'ils en étaient ,sauf
qui'ils ne me reconnaissaient pas.
l'homme avait une fille en Afrique
et la police du consulat français
ne voulait pas qu'ils l'amènent en Europe
Même les analyses de l' ADN étaient soupçonnées de fausseté
Il fallait donc que l'homme prouve
qu'il avait bien vécu en Afrique au moment de la naissance de sa fille
et cela il ne le pouvait pas
Il avait bien une photocopie de son ancienne carte consulaire
obtenue dans un autre consulat
qui , lui , bizarrement ,avait acces à toutes les anciennes archives
mais le consulat de Douala
réputé infernal par la ligue des droits humains
prétendait que rien n'avait été conservé
c'était au demandeur d'assistance de tout prouver
avec les documents qu'il avait rendu ou égaré
par exemple son ticket d'avion de l'époque où il avait conçu son enfant métis
La femme blanchedu vieil homme; autre boule sur patte
pour le récompenser d'être revenu vers elle,
avait adopté l'enfant, sauf qu'il était impossible
de lui faire traverser la frontière
projet aui pour le consulat était une machination de vampires d'Afrique
accusés de vouloir engloutir toutes richesses d'Europe
Quand il avait eu son enfant, cet homme votait tranquillement
pour les fascistes en pantoufles qui l'avaient envoyé comme comptable
dans une entreprise chargée de pomper le pétrole de l'Afrique
aussi comme à son âge les certitudes semblent gravées dans l'os
il trouva excessif que je fasse de nos misères une question politique
Si on le harassait depuis des années
c'était à cause de tous ces usurpateurs d'identité
avec qui la France vigilante par erreur le confondait
il finirait bien par prouver qu'il disait la vérité
puisqu'il avait l'argent, lui , de faire un procès !
Quant à mon affaire, eh bien ...
chacun pour soi, il ne faut pas vraiment compter
sur de l'aide pour vérifier les mensonges de l'administration
quand il serait lui même en Europe pour faire avancer son dossier
Chacun pour soi, cette planète est une gare de triage
On trouve en abondance des médaillés de tous travaux
et même une foule de grands poètes incontournables
mais pour la compassion et le dépannage humaine
c'est la pénurie, à part
quelques isolés exceptionnels ...
Les deux boules sur patte étaient adeptes de grand opéra
Ils en sifflaient glorieusement quelques airs
les oreilles collées à leur baladeurs
mais ils sifflaient faux
comme pour une marche militaire ou du moins identitaire
Peut être Mozart dans une autre vie avait été leur valet
et maintenant qu'il était mort ils en étaient fiers
Je compris pourquoi Beethoven était devenu sourd
sauf à la musique qu'il composait
car dans la gare de triage, fallait pas trop être distraits
pour garder le sentier du ciel et ne pas s'enliser
dans le marécage des bêtes héritières de l'humanité
Plus tard je vis sur la plage
la petite fille qui jouait à tracasser un crabe
dans un baquet avec un bâton
Je tentais de la convaincre de le libérer
elle me répondit : Mais non , il aime jouer avec moi
C'est mon ami, sinon il va s'ennuyer
Pourtant on n'a jamais vu encore
les oiseaux mettre les humains en cage ;
c'est plutôt le contraire, la beauté
par le diable est prise en otage
et de là toute une série de chantages
au point que de cette vie on se lasse
on se donne rendez vous au paradis des sages et on se dit que la planète Terre
est une sorte de gare de triage, chacun pèse son âme
et choisit son avenir, en déchiffrant comme il peut
d'énigmatiques images , et c'est pourquoi
j'ai donné depuis longtemps priorité à l'étude
dans mes activités quotidiennes
quitte à saborder les opportunités d'enrichissement
qui m'avaient déchiré un peu les poches
avec leur hameçon.
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