• opus 586 : POEME D'UNE VIE ANTERIEURE

     

    opus 586 : POEME D'UNE VIE ANTERIEURE

     

    version 1

     

    Il s'agit d'un poème  écrit le 25 mars 1966 qui a été dit  par moi même à la télévision, au Club des poètes de Jean Pierre Rosnay en 1966 ou 1967 . Pour voir et entendre cliquer sur  :

    http://www.youtube.com/watch?v=xq1Pfl2qPzs&list=PL3D927E87226FF9DF&index=2

    ou

    *

    version 3

     

     

     

    Je me suis tué un soir de septembre

    J'avais froid et je voulais danser avec toi sur les violons

    mais tu n'as pas tenu ta promesse

    Je suis monté seul dans l'avion vers le soleil couchant

    j'ai mis fin à ma vie passée en Occident

     

     

    J'ai voulu mourir à cette vie en résidence surveillée

    à cette vie où il fallait adorer les capitaines du vaisseau fantôme 

    et vénérer leur despotisme déguisé en immémoriale sagesse

     

    Fuir, fuir, mais où ?

    Je suis monté dans un avion qui m'appelait portes ouvertes sur la piste

    J'ai appuyé sur les boutons enchantés pour allumer le moteur

    et j'ai tiré sur  la poignée du décollage ,

    j'ai soulevé la vitre à côté de mon siège ...

    Et j'ai foncé vers le soleil couchant !

    L' air des hauteurs me nettoyait enfin des remugles de la ville ...

     

     

     

    Avant de partir   j'ai anéanti l'empereur de Chine

    sur les détritus de mon enfance .

    Les membres de ma tribu de singes m'appellaient Paul ou Poltron

    je ne sais pas si c'était pour  me retenir

    ou me pousser au meurtre qu'ils n'avaient pas le courage d'accomplir

    Il faut parfois la moitié d'un siècle pour démasquer les hypocrites ...

    Non , leur répondis je , je ne m'appelle pas Paul

    ne me provoquez pas davantage

    oui , je m'enfuis, je suis un escapiste ...

    Peut être  je reviendrai , mais pas pour parader dans les salons !

     

    Je me suis envolé vers le soleil couchant

    c'est comme cela que je me suis tué , en y plongeant

    Mes ancêtres regardaient cela de leur planète obscurcie de nuages 

    et ont crié : regardez, il est devenu transparent !

    mais qu'auraient ils donc pu voir, qu'auraient ils plus entendre ?

    Ma musique n'était plus conçue pour exalter leurs nostalgies

    Ils n'y retrouveraient plus jamais leur piment

    alors leur langue resterait morte d'être entêtée dans ses aveuglements

    Ils diront que j'ai perdu tous mes élans, ils penseront seulement

    que je me suis tué un soir de septembre !

     

    Mon ami Jean Noël  qui jouait de la guitare  

    accusait  les survivants  d'avoir voulu voler mon âme

    en l'enchaînant, en la défigurant, en la déguisant, en la manipulant ...

    Et d'autres concluaient que j'avais eu un égo géant

    Mes tribulations étaient comme des impasses inventées

    pour retenir l'attention des égarés

    ceux qui comme moi pour plonger en eux mêmes

    ont préférer aller découvrir ailleurs ...

     

    Au premier rang des flatteurs il y avait cette femme

    exaltée de clamer qu'elle m'accompagnerait jusqu'au bout du monde

    mais elle n'est pas même venue danser sur les violons tziganes !

    Tout ce qui l'intéressait c'était de s'enivrer

    et de capituler devant les projecteurs de la mondanité

    tout en se donnant des airs de rebelle fidèle ...

     

    J'étais une ombre qui  cherchait la réalité 

    dans l'offrande de son esprit, de son coeur, 

    de ses seins, et de sa vulve entre ses jambes ...

    Je n'étais pas encore né , j'attendais cet évènement de ses baisers

    mais elle m'aimait ombre parmi les ombres

    et non pas pour construire au moins à nous deux un meilleur monde ...

     

    Et maintenant je ne me souviens ni de son visage ni de son nom

    Peut être s'agissait il de cette fille d'armateur richissime

    à qui j'ai fait rêvé d'une vie sur les cimes ...

    En fait elle me voulait comme un caniche dans son salon

    qu'on retient pour toujours en lui mettant  des loukoums  dans la bouche ...

     

    Ah non je n'agoniserai pas en me tuant,

    je m'en irai joyeux, loin des voraces  voraces ...

    Je ne suis plus l'enfant d'une famille , d'une nation,

    ni l'amant d'une traîtresse ...

    L'urgence c'est seulement que je disparaisse

    Les trônes de vanité sont enduits de glu

    qui brûle la peau des fesses !

     

    Je me suis tué un soir de septembre 

    Et c'est comme cela que je suis devenu vivant

    car le soleil couchant où je me suis immolé

    était déjà soleil levant pour une autre face de la planète !

     

    J'ai seulement disparu du regard

    des despotes d'Orient et d'Occident ...

    Pour m'enfuir alors qu'ils pensaient me couper en deux 

    le bibliothécaire avait commandé sur ma suggestion

    un attirail de prestidigitateur amateur ...

    Néammoins  il ne pouvait agir que sur les apparences

    ce n'était pas la magie de la mort et de la nouvelle naissance  .

     

    Maintenant voilà que j'ai pris refuge  dans un corps illuminé

    Celui qui danse en moi est esprit, personne ne pourra le tuer

    Je me suis laissé habité par la féérie des bienveillants célestes

    J'ai appris l'invisibilité pour déjouer la hargne des robots animaux

    Les  arbres m'ont confié leur secret de jouvence, surtout le cocotier

    lui qui bande vers le soleil sans jamais se lasser

    et qui donne son eau  immaculée et puissante

    avec une foule de mamelles toujours renouvellées !

     

    O toi qui m'entends , ne capitule pas !

    lève toi et danse et chante !

    Et même immobile, en méditation en silence

     fais reculer la hiérarchie  qui ensemence les   offenses !

     

    *

    Sauf celle où je suis à côté du Cessna , les photographies publiées ci dessous ont été prises par moi même par la fenêtre de ce petit avion, par lequel un ami de Moorea m'emmenait le matin  travailler à Tahiti, et me ramenait ,  dans les années 90.

     

    *

    opus 586 : POEME D'UNE VIE ANTERIEURE

     

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    opus 586 : POEME D'UNE VIE ANTERIEURE

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