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OPUS 32 : LE REGARD DE LA VACHE SUR LES MARCHES DU PALAIS A HAMPI
C'est un fait, de mon oeil droit je vois tout plus grand que de l'oeil gauche. Et de l'oeil droit je vois les lignes que j'écris avec une ondulation. Alors comment savoir si la vache voit plutôt comme mon oeil droit ou plutôt comme mon oeil gauche ? A moins qu'elle ait le regard de l'esprit. c'est Nietzche qui disait que le poète avait besoint de spectateurs , fussent ils des buffles. En tous cas , à défaut de danser sur la corde, on le vit tirer la charrette de sa Salomé, jouer le rôle du buffle ( voir leur photo ci dessous), sauf que le buffle jamais ne s'attachera lui même... Du moins c'est ce qu'on dit ... Eh bien j'ai imaginé ce que la vache avait pu voir lors de ma danse ce jour là ... à moins qu'elle ait juste perçu le souffle de la vie, de l'évolution ... Il y avait à l'origine deux poèmes distincts en hommage à la vache, je les ai réunis ensuite.
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version 4 :
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version 5
L'avenue est restée presque mille ans déserte.
Sur les marches sacrées,avançons
Vers la montagne
Avec sonnailles et flûtes.
Des nomades ont planté leurs tentes
De l'autre côté de l'avenue
Et quelques paysans font le lit de leur vache
Avec du foin sur le granit
D'un palais juste en colonnes
Posées entre ciel et rochers l.
Paisible la vache qui rumine
sur les dalles de la noblesse anéantie
Villages éparpillés
où des canaux
creusés aux temps de Vijayanagar
distribuent aux paysans
les eaux du fleuve Tungabadra
Il y a quelques siècles des iconoclastes
incendièrent la ville
seul le granit était invulnérable
la cour de l'ancien temple est devenu étable
L'antichambre d'un ministre
est devenue boutique pour les pélerins
On y vend des couvertures du cachemire
en barbe de bouc
et des robes du rajasthan
Une femme venue du désert pleure en me racontant
que son mari marchand la frappe
elle m'imagine riche et puissant
pour la délivrer de sa géhenne
et l'adopter dans un harem
elle est belle ainsi que ses enfants
Au dessus de l'oasis un moine dort trois jours dans une caverne
Il invite les passants à fumer le shilom
qu'il bourre de ganja en criant Bom Shankar
c'est à dire gloire au danseur cosmique et ses étoiles
Il raconte que le matin en se levant
il a vu toute une famille d'ours passer devant
l'ouverture du logis provisoire sans porte
Un anglais marié avec une gitane
souffle dans un saxophone
et peint sa femme sans robe ni miroir
en train de se baigner entre les joncs pres des rizières
Puis là au bord du fleuve j'ai trouvé un coin d'ombre
et j'ai joué ma flûte seul ou plutôt
il y avait une vache me tenait compagnie de loin
et pendant que je soufflais dans le bambou
elle chuchotait dans l'oreille de mon âme
Elle me disait qu'au fond elle était aussi moi-même
car elle pouvait habiter mon écoute
et j'étais elle , car j'étais dans le regard
de son pâturage sous le soleil
pour toujours si je le voulais
et elle même jamais ne perdrait ma trace dans le ciel
dont on a l'accès par l'intérieur de soi
c'est alors que de puissants tambours
m' ont attiré jusqu'au temple cristallin
gardé par une déesse nue
qui montre aux passants en bas en l'entrouvant avec ses doigts
sa vulve délicieuse de pierre grise
Cérémonie au temple ce soir , un couple se marie
Je m'assois pour regarder et écouter
Les tambours claquent comme des feux d'artifice
et mon coeur bat à leur rythme où se glisse mon souffle
Maintenant je n'arrive plus à résister à l'appel de la danse
Apres tout on me grondera si ici aussi c'est une offense ...
Mais voila que je suis précipité dans les airs en cadence
mes pas s'élancent sans toucher le sol je me sens oiseau
tellement les musiciens déversent leur énergie dans mon corps
je nage dans un hommage à la plus haute Conscience
est ce un miracle, une illusion, une coïncidence ?
j' ai rêvé si longtemps de maîtriser la science
qui inverserait la pesanteur
et que ce soit le ciel qui aimante mes os,
alors je m'abandonne à la fête, je m'élance
et n'atterrit qu'à peine ,par intermittence
comme offert à l'espérance
des amants couverts de fleur et qui prient ...
Puis cessent les tambours et je me retrouve assis
Aucun regard ne me juge pour démence importune
Au contraire
C'est comme si j'avais confirmé la bénédiction des épousailles
par le rayon supramental Divin
Et puis voilà qu'une autre vache aux cornes peintes
qui m'observait de l'autre côté de la cour du temple
se met à trotter vers moi joyeuse
Nous sommes maintenant face à face
Elle baisse la tête comme mendier une caresse
je lui gratte le cuir chevelu car sa peau est épaisse
et je crois qu'elle veut
que j'affirme encore ma présence ...
Puiss elle reste tranquillement devant moi assis face aux mariés
Décidément pour avoir accueilli la bonne transe
nous nous portons tous chance dans la patience
bêtes et hommes soudains délivrés de la souffrance
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version 1 :
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version 2 :
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version 3 :
Nietzche , Paul Rée et Lou Andréas Salomé :
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