• Rumination du 12 Novembre 2015

    Né d'un coït parfait et de femme fontaine

     

    Noé s'était trouvé mission 

     

    de sauver les animaux de la planète Urantia, alias Gaia , ou Terre.

     

    Pour quelle raison, apparemment il l'ignorait

     

    en dépit que dans de pseudo textes sacrés

     

    ces bêtes avaient été offertes par Jéhovah

     

    aux humains pour des meshouis.

     

     

     

    En tous cas dès l'âge de 9 mois Noa avait commencé à courir

     

    et même à grimper, et à taper des pieds 

     

    pour danser sans le savoir tout en suivant 

     

    la courbe de son bras levé 

     

    au son de ma guitare et du tambour 

     

    qu'il avait commencé à imiter

     

    sans réussir à le défoncer !

     

     

     

    Cerci dit ,s'il s'agissait de sauver les animaux de la terre, 

     

    par l'exemple, Noa en était au stade poulpe

     

    et donc se saisissait de tout objet, 

     

    stylo, couteau, assiette, balai, banane

     

    afin de se livrer au pur instinct de destruction,

     

    sans préjuger des risques

     

    au point qu'il fit même tomber sur la terrasse le grand gong

     

    à force de pousser son montant en s' appuyant au mur...

     

    Mais le pédiatre de Papeete nous a rassuré avant hier

     

    tout ce comportement était normal,c'était même 

     

    la conduite de beaucoup d'enfants jusqu'à l'âge de 18 mois.

     

    Au début sa maman Nim apaisait Noa 

     

    en lui donnant le sein , à lui nouveau soleil présumé

     

    et moi je le calmais en fredonnant mes refrains, mais bientôt

     

    les dents lui poussèrent au point qu'il mordait le téton

     

    en jubilant , sans pitié, alors pour l'apaiser 

     

    j'intensifiais mes bibirs, vocalises de communication intime

     

    porteuses du Théâtron en langues diverses 

     

    et même parfois je me greffais aux résonances harmoniques 

     

    aux gazouillements et plaintes conventionnelles

     

    de Noé par ailleurs surnommé Pinoï aux cheveux frisés .

     

     

     

    Noé, en tahitien Noa, est actuellement endormi dans mes bras 

     

    - à ce stade si je le pose il va hurler ,il a besoin d'être bercé

     

    et je tape mon poème d'un doigt . Je corrigerai après.

     

    Bref pour un girafeau ou une girafette

     

    il est normal dès la sortie de la fente de sa mère 

     

    de marcher aussitôt droit sur ses 4 pattes

     

    .

     

    Et pour l'oiseau, le lézard, le pangolin, le phoque 

     

    et bien d'autres créatures jugées inférieures

     

    par le singe sapiens sapiens pour ne pas dire predator

     

    il est apparemment normal de naître avec prudence...

     

     

     

    Et peut être puisqu'on protège aussi loups , requins et gentils crocodiles

     

    il est aussi normal et légitime que l'être humain

     

    ait en toute innocence présumée

     

    à ce point ravagé, asphyxié la planète bleue, verte et jaune....

     

    C'est sans doute la maladie infantile 

     

    d'une espèce de diable en quête aveugle de rédemption , 

     

    un ballon d'essai génétique voué à la poubelle 

     

    des gueules cassées, l'occasion de s'entraîner

     

    à mieux peupler Pluton à l'étape suivante

     

    de façon plus raisonnable et merveilleuse...

     

     

     

    Ne faut-il pas encourager le progrès , à défaut des progrés

     

    et respecter les choix des créatures sacralisées

     

    par l'unanimisme des appétits

     

    Sur ce sujet autour de nous j'entends plusieurs mères 

     

    divorcées qui argumentent avec autorité,

     

    j'en reste coi comme avec ma famille 

     

    génitrice qui ne me pardonne pas toujours 

     

    d'être à ce point idiot ou fou et illisible

     

    ou plutòt de ne pas lui ressembler, ce qui lui porte ombrage...

     

     

     

    A quoi bon offenser le bon coeur des indispensables mères

     

    en prétendant que les monstres de dessins animés 

     

    et leur bruit forcené qu'on appelle musique

     

    dynamitent dans le mental de leurs enfants 

     

    jusqu'à la capacité d'imaginer une concentration

     

    supérieure aux réflexes de Pavlov...

     

     

     

    Non argumenter serait insulter leur préscience de mère 

     

    J'ironise (autant par ces temps le préciser)

     

    pour constater n'être accepté qu'à force de me taire...

     

    C'est quand je ne dis plus rien que je passe pour sage.

     

    Oui j'écris, je me trahis, on peut me dénoncer 

     

    mais il faut trouver le chemin jusqu'à mes pages ,

     

    et l'endurance est rare même chez les chercheurs subventionnés.

     

     

     

    Par précaution j'évite l'inquisition des imbéciles quand ils sont diplomés,

     

    Je me résigne plutôt comme à un moindre mal

     

    à la vengeance des derniers de la classe

     

    car il y a toujours un moment où ils me jugent

     

    du haut de leurs contresens grammaticaux

     

    ce qui évidemment leur ôte les moyens publics 

     

    d'être trop sévères dans leur injustice

     

    et de m'ostraciser par trop de barrières, 

     

    je mets au moins des rieurs de mon côté

     

    mais si j'ironise, il me faut le préciser, 

     

    car l'humour est suspect chez les prècheurs

     

    comme une danse du ventre chez la plupart des lettrés

     

     

     

    On le sait le bon sens est la chose la mieux partagée du monde

     

    et du coup il en reste très peu pour chaque citoyen

     

    et je ne fais pas ici campagne pour l'élitisme 

     

    il est notoire qu 'après l'école où les dés sont à moitié pipés

     

    les derniers deviennent presque complètement les premiers

     

    en monarchie , en république ou en théocratie et fourmilière ...

     

     

     

    Après la ronde des tâtonnements pédagogiques

     

    ne subsistent plus alors que les certitudes démagogiques

     

    et les erreurs baptisées vérités par orgueil de race humaine .

     

    En dehors des cérémoniaux des recrutements

     

    on est vite entendu comme hors sujet.

     

    Ainsi s'empètrent dans leurs pièges toutes les sociétés . 

     

     

     

    Dans certaines on s'endette à vie pour payer sa maison

     

    Dans d'autres c'est pour la dot qu'on se ruine perpétuellement

     

    quand ce n'est pas pour les crémations 

     

    qui doivent offrir des festins de prestige sans cesse retardés

     

    pour que les mariages soient autorisés ,

     

    tranche d'âge après tranche d'âge.

     

     

     

    Mais qui suis je pour critiquer moeurs et traditions ?

     

    Tant de vivants mortels n'hésitent pas 

     

    à marteler avec un net unanimisme

     

    que le zombi c'est moi DomDom qui ne comprend rien au progrés

     

     

     

     

     

    Néammoins ma musique qui trône tout en bas des hit parades 

     

    a du succès auprès de Noa mon bébé, pour le calmer.

     

    Brusquement son visage s'apaise dans un sourire d'extase

     

    dès que je fais sonner ma guitare, et si je chante sans m'arrêter

     

    Pinoï danse puis s'endort à la longue 

     

    ce qui confirmera que je suis juste bon 

     

    à faire bailler les fêtards, mais qu'ils dorment donc ...

     

    c'est ce qu'on disait jadis à Bali de la souling gambuh

     

    le roi de Gianjar payait les musiciens puis vaquait à plus urgent

     

    il était en ces temps ambassadeur à Paris

     

    et devait exaucer un voeu de ses ancêtres

     

    de faire jouer ces serviteurs même sans laisser entrer 

     

    des spectateurs dans son palais.

     

    Bien sûr il y a ceux ceux embusqués 

     

    aux portes du temple royal cerné de murs

     

    et qui tentent de déchiffrer le théâtre de l'humanité,

     

     

     

    Et c'est ainsi que mon poème catalytique 

     

    s'est écrit comme coule un torrent où se baigner

     

    et si mème les contemporains d'Oriata pour la plupart

     

    négligèrent ses dons, et le laissèrent seul

     

    étudier à fond  le Théâtron , du rythme au sens incarné

     

    J'avais trouvé  une porte de sortie vers les étoiles

     

    Une façon d'épargner à mon âme les malédictions de l'Histoire

     

    et Noa nourrisson semblait aimanté par cette langue

     

    comme si elle précédait la naissance et survivait à la Mort

     

    et Poète sacré qui parvenait à la porter en dépit

     

    des tribulations de l'existence incarnée,

     

    l'ékagrata du mantra explicite  fortifiera son âme.

     

     

     

     

     

    Il yavait quand mème ceux qui soupçonnaient cet alchimie d'Eden

     

    mais ils s'y entraìnaient peu prisonniers

     

    des temps et des espaces sauf sur les photos

     

    en mémoire des apprentissages ébauchés.

     

    Le théâtron mème encensé peut demeurer terra incognita

     

    car l'être humain sans se croire illusoire lui même 

     

    ne voit en toutes choses véhiculée par autrui

     

    que spectacle d'égo et de vanité,il ne voit que le véhicule mortel.

     

     

     

    On s'y iabonne en masse  quand c'est applaudi d'avance sur les médias 

     

    même sans être compris, même avec des explications erronnées, 

     

    on s'en démarque lorsque c'est dénigré

     

    par les prophètes du commerce et de la mode,

     

    vendeurs de fausse chance et porteurs de malchance.

     

    Tamatoa, l'enfant de 8 ans d'une amie divorcée

     

    me disait avant hier qu'à l'école il y avait 

     

    deux apprentis étrangleurs qui sévissaient 

     

    quand on ne les surveillait plus dans la cour de récréation.

     

    L'un s'attaquait aux filles et l'autre aux garçonnets

     

    et de là la boxe et le judo paraissaient plus urgents à pratiquer

     

    que la danse qui au fond est comme la langue d' Esope 

     

    la meilleure et la pire des choses, vu que tout est danse

     

    de guérison ou venimeuse ou de machine

     

    tandis que le karaté ça peut tuer, mais en compétition ,

     

    comme chaque coup donné pour de bon

     

    est l'occasion d'une pénalité, 

     

    il faut stopper le pied le poing sur le tissu avant le choc .

     

     

     

    On raconte qu'un jour pour devenir champion du monde

     

    un combattant s'exposa continûment à être tabassé...

     

    Le maître ou plutôt le moniteur qui nous racontait ça

     

    nous incitait à taper sur les sacs suspendus 

     

    avec la foi des coups donnés à une épouse

     

    Il criait : ''Imaginez que vous tapez

     

    sur votre femme'', quel fou ... il pensait je suppose à

     

    la sienne puisqu'ensuite il l'abandonna

     

    avec des enfants en bas âge pour un autre hémisphère.

     

     

     

    Le plus marrant c'est que parmi ses disciples

     

    au dojo c'étaient surtout des vahinés qui cotisaient

     

    et il nous conseillait à tous de ne pas bouger 

     

    comme des filles ou des danseurs, et tant pis si on défonçait

     

    côtes ou genoux, il fallait s'endurcir.

     

     

     

    Je suppose que mon poème a laissè sceptique

     

    analphabètes et connaisseurs prétendus de grands arts,

     

    ils ont décroché de toutes façons de la lecture présente.

     

    En fait il parait si vain d'éviter les malentendus

     

    tant les concentrations dans les lectures sont lacunaires.

     

    Comment  communiquer avec méthode avec des êtres humains 

     

    qui en aient le temps , et la pondération.

     

    Du coup j'ai tenté par une pitrerie

     

    de chanter sur un air joyeux de tristes vérités.

     

     

     

    Mon enfant je t'aime en dépit que tu m'aies révélé 

     

    combien l'égo se croit Divin de tout casser

     

    et de quel tunnel obscur de diable et d'ange, ou plutôt de bête

     

    est enfantée l'humanité et moi même 

     

    J' ai bu et je boirai encore ,enivré juste de visualiser

     

    la porte de cette grotte de naissance les yeux voilés

     

    par le désir, quel mystère que cette addiction 

     

    délicieuse , par delà la frustation organisée.

     

     

     

    Mais au dessus de ma tête le ciel étoilé 

     

    chuchote à mon oreille de ne pas m'accrocher 

     

    à cette identité mortelle au goût d'éternité

     

    ...Elle n'en est qu'un reflet, afin de nous informer

     

    que nous sommes semences d'astres au masculin

     

    ou d'étoiles au féminin 

     

    dans la danse cosmique de Taaroa.

     

    Cette vie provisoire n'est qu'un songe réel

     

    de douleur et de joie pour jauger nos libertés ,

     

    une école où l'on s'essaie cafard, poisson ou tortue

     

    jusqu'à trouver comment enfin se centrer

     

    dans la générosité sans fin de la forêt

     

    ou dans l'infinité des couleurs inviolées.

     

     

     

    Pinoï s'est endormi complètement maintenant sur mon épaule 

     

    et donc je peux commencer à corriger les coquilles de mon poème

     

    petit sentier pour un lecteur futur vers l'arche de Noé

     

    au moins mes études auront été utiles 

     

    à me sauver moi même, et à rencontrer dans sa sérénité

     

    la tourterelle 'Ū'UPA (Pigeon vert, Ptilinopus purpuratus purpuratus)

     

    qui vient près de ma porte picorer sans peur ni mauvaises pensées

     

    et que j'aurais plutôt dite grise, je dois y voir à moitié

     

    grise comme une journée consacrée 

     

    à l'enseignement et aux enfants dans l'humilité ,

     

    ce chemin des vertus où l'on ne s'égare jamais 

     

    C'est là que les progrès ont un sens difficile à instrumentaliser.


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