• Rumination du 10 Mars 2016

    Je donne le biberon à mon enfant  ce dimanche  10 mars 2016, 

    Il s'en saisit , le plante dans sa bouche mais je dois surveiller

    de l'oeil gauche qu'il ne le fasse pas rouler par terre 

     

    De l'oeil droit j'allume la télévision  pour prendre des nouvelles 

    et j'entends de jeunes  ouailles de l'église protestante affirmer qu'ils ont

    chez eux trois fois plus de familles  prêtes à recevoir des réfugiés 

    que ce qu'on en laisse passer la frontière. 

     

    Puisse le soleil  donner, en plus  de ses rayons et ses tourterelles, 

    un peu d'oreille aux égos vampires ? 

    Il est vrai que nous sommes tous en quête d'asile, vu que 

    l'être humain n'est pas facile, et que l'espace et le temps sont comptés .

     

    Il y a ceux qui ont quitté les champs de bataille, où leur maison est en ruine

    et ceux qui ont quitté par ennui ignorant

    les vergers de l'Eden et leur rayonnement , en cessant

    d'être arbres et fleurs, dans la réciprocité perpétuelle

    de l'amour et sans peur de la mort .

     

    Que ces herbes nous enseignent le pays sans amertume

    puisque  nous fûmes empoisonnés à doses fines et massives

    sans parvenir à nous mithridatiser ...

     

    Nous avons été trompés par les démagogues

    et les putains déguisées de la termitière

    et eux mêmes racontent sur le tard qu'ils furent hypnotisés

    mais chez les grillons  nous restons majoritaires

    quoiqu'avalés par reptiles et batraciens  dans leur tentative de vivre.

     

    Et nous avons failli devenir clones des artificiers

    Comme eux nous sommes tombés sous le charme des araignées 

    parce qu'elles étaient déguisées en papillonnes .

     

    Des cathares sur leurs bûchers ou emmurés 

    affirmaient quitter la fantaisie d'un Démiurge démoniaque 

     

    Et mème en parlant , gargarisés de notre soliloque 

    nous ne pouvons que nous plier  dans le cocon 

    des cris taiseux avec nos oeufs qu'en bougeant trop

    nous pourrions casser ...

    Dans ce cocon nos cellules vivrent et renaissent dans l'infini

    et toute faim s'éteint enfin, nous buvons l'arc-en-ciel

     

    Nous avions trouvé trop fades les sources de Taaroa

    au point de nous égarer parmi chasseurs et sangliers 

    et de  capitaliser dans nos chairs mortelles 

    les balles perdues  de notre cinéma d'espèce mal humaine

     

    Nos cages thoraciques nous ceinturent dans la réserve des diables

    Chevauchons plutôt le  souffle  car le vent s'est emparé de nos poumons

    En tentant de réformer la bête coriace  nous avons appris 

     à voler jusqu'à l'asile céleste . Répétitions avant le carrefour.

     

    La Terre jusqu'aux mers est  accueillante  quand  les prédateurs sont absents

    On conservera seulement  l'homme-loup-pour-l'homme sur la planète des cure-dents

    mais pourquoi pas se payer le luxe de s'absenter d'un coup d'aile de rêve ?

     

    On a trop longtemps pris pour vie les balbutiements 

    de l'agonie et pour enfer la tranquillité  mille fois reniée de sorte

    que nous nous craignons les une des autres avec 

    des preuves de vampirisme jusqu'aux incisives de nos squelettes ...

     

    Dans le sable en ruine  de Sumer un archéologue un jour trouva

    une tablette couverte de signes cunéiformes . 

    Il savait traduire cette langue et cette écriture là

    et ce qui était écrit sur la tablette  plus qu'antique , c'était 

    ''Si tu veux voir des imbéciles , regarde juste autour de toi.''

     

    Bon, du coup je me fais à ce que mon père m'appelait ''Imbécile heureux''

    lui qui lorsque le malheur cessa de le poursuivre

    se mit à le prendre en chasse pour de perpétuels repas à la grimace.

     

    Ah mon enfant Noa, je suis  stupéfait que tu tentes de tout casser

    jaloux même du clou et du marteau si ta maman  s'en saisit

    t'éloignant de son sein que sinon tu mords par jeu sans avertir ,

    avant de triomphalement sourire ... eh ! Tu dois apprendre le respect !

     

    Ah zut , Noa rassasié a lancé ton biberon  sur le sol

     

    Heureusement  j'ai vu lorsque la tourterelle s'est égarée dans nos rideaux

    que tu avais aussi  l'instinct de la caresse  pour l'animal étranger

    si confiant et que tu aurais pu tuer d'un coup , par instinct de machine .

     

    Je  chante et te vois  heureux comme un poisson 

    qui danse qui frétille et dort sur mon épaule.

    Et tu caresses aussi la vertèbre géante d'une baleine

    vertèbre échouée dans ce jardin, tu la caresses  

    avec une feuille  comme pour la ranimer 

    et tu la frappes avec tes mains pour voir le son que ça fait

     

    Dans la poche du kangourou qu'est devenu le monde

    et dont je suis une fibre, te voilà à la croisée des chemins

    N'arrache pas les jeunes pousses, aide les à grandir toi aussi

    à moins qu'elles ne soient juste des complots cannibales d'épines 

     

    Je donne le biberon à mon enfant  ce dimanche  10 mars 2016, 

    Il s'en saisit , le plante dans sa bouche mais je dois surveiller

    de l'oeil gauche qu'il ne le fasse pas rouler par terre 

     

    De l'oeil droit j'allume la télévision  pour prendre des nouvelles 

    et j'entends de jeunes  ouailles de l'église protestante affirmer qu'ils ont

    chez eux trois fois plus de familles  prêtes à recevoir des réfugiés 

    que ce qu'on en laisse passer la frontière. 

     

    Puisse le soleil  donner, en plus  de ses rayons et ses tourterelles, 

    un peu d'oreille aux égos vampires ? 

    Il est vrai que nous sommes tous en quête d'asile, vu que 

    l'être humain n'est pas facile, et que l'espace et le temps sont comptés .

     

    Il y a ceux qui ont quitté les champs de bataille, où leur maison est en ruine

    et ceux qui ont quitté par ennui ignorant

    les vergers de l'Eden et leur rayonnement , en cessant

    d'être arbres et fleurs, dans la réciprocité perpétuelle

    de l'amour et sans peur de la mort .

     

    Que ces herbes nous enseignent le pays sans amertume

    puisque  nous fûmes empoisonnés à doses fines et massives

    sans parvenir à nous mithridatiser ...

     

    Nous avons été trompés par les démagogues

    et les putains déguisées de la termitière

    et eux mêmes racontent sur le tard qu'ils furent hypnotisés

    mais chez les grillons  nous restons majoritaires

    quoiqu'avalés par reptiles et batraciens  dans leur tentative de vivre.

     

    Et nous avons failli devenir clones des artificiers

    Comme eux nous sommes tombés sous le charme des araignées 

    parce qu'elles étaient déguisées en papillonnes .

     

    Des cathares sur leurs bûchers ou emmurés 

    affirmaient quitter la fantaisie d'un Démiurge démoniaque 

     

    Et mème en parlant , gargarisés de notre soliloque 

    nous ne pouvons que nous plier  dans le cocon 

    des cris taiseux avec nos oeufs qu'en bougeant trop

    nous pourrions casser ...

    Dans ce cocon nos cellules vivrent et renaissent dans l'infini

    et toute faim s'éteint enfin, nous buvons l'arc-en-ciel

     

    Nous avions trouvé trop fades les sources de Taaroa

    au point de nous égarer parmi chasseurs et sangliers 

    et de  capitaliser dans nos chairs mortelles 

    les balles perdues  de notre cinéma d'espèce mal humaine

     

    Nos cages thoraciques nous ceinturent dans la réserve des diables

    Chevauchons plutôt le  souffle  car le vent s'est emparé de nos poumons

    En tentant de réformer la bête coriace  nous avons appris 

     à voler jusqu'à l'asile céleste . Répétitions avant le carrefour.

     

    La Terre jusqu'aux mers est  accueillante  quand  les prédateurs sont absents

    On conservera seulement  l'homme-loup-pour-l'homme sur la planète des cure-dents

    mais pourquoi pas se payer le luxe de s'absenter d'un coup d'aile de rêve ?

     

    On a trop longtemps pris pour vie les balbutiements 

    de l'agonie et pour enfer la tranquillité  mille fois reniée de sorte

    que nous nous craignons les une des autres avec 

    des preuves de vampirisme jusqu'aux incisives de nos squelettes ...

     

    Dans le sable en ruine  de Sumer un archéologue un jour trouva

    une tablette couverte de signes cunéiformes . 

    Il savait traduire cette langue et cette écriture là

    et ce qui était écrit sur la tablette  plus qu'antique , c'était 

    ''Si tu veux voir des imbéciles , regarde juste autour de toi.''

     

    Bon, du coup je me fais à ce que mon père m'appelait ''Imbécile heureux''

    lui qui lorsque le malheur cessa de le poursuivre

    se mit à le prendre en chasse pour de perpétuels repas à la grimace.

     

    Ah mon enfant Noa, je suis  stupéfait que tu tentes de tout casser

    jaloux même du clou et du marteau si ta maman  s'en saisit

    Eh ! Tu dois apprendre le respect , et pour toi même aussi,

    ou doit on te laisser avaler des mille pattes

    ou t'asperger de l'huile bouillante des poëles

    ou larguer les coussins et ton passeport sous la pluie ?

     

    Tu as déjà brisé  un téléphone et une tablette

    alors s'il te plait contente toi  de manger ta purée 

    avec la cuillère à l'envers puisque tu y tiens 

     

    Ah zut , Noa rassasié a lancé ton biberon  sur le sol

     

    J'ai vu aussi   que tu souffres à hurler dès que ton  père ou ta mère 

    ont fait un pas à deux mètres de ton nombril

    et lorsque la tourterelle s'est égarée dans nos rideaux

    tu as eu l'instinct de la caresse  pour l'animal étranger

    si confiant et que tu aurais pu tuer d'un coup , par instinct de machine 

    Tu as été sensible, a dit Patrick, à sa grâce totémique.

     

    Je  chante et te vois  heureux comme un poisson 

    qui danse qui frétille et dort sur mon épaule.

    Et tu caresses aussi la vertèbre géante d'une baleine

    vertèbre échouée dans ce jardin, tu la caresses  

    avec une feuille  comme pour la ranimer 

    et tu la frappes avec tes mains pour voir le son que ça fait

     

    Dans la poche du kangourou qu'est devenu le monde

    et dont je suis une fibre, te voilà à la croisée des chemins

    N'arrache pas les jeunes pousses, aide les à grandir toi aussi

    à moins qu'elles ne soient juste des complots cannibales 

    d'horreur tentant avec cynismes de se reproduire en masse 

    aux dépens  des arbres porteurs de fruits, de fleurs ou de senteurs

     

    Et voilà que les épines des égos s'exclament : 

    ''Haro sur le poète ! Celui là est très dangereux, c'est un Néron

    il méprise la culture flamboyante de nos feuilletons  !

     Il pique bien plus que nous autres , c'est un mauvais enfant très ignorant!

    Il semble rire de tout , il n'a pas de respect !

    Il ne connait rien de la réalité

    Il fait du feu et pour mieux se  cacher

    Il avale la fumée , il faut l'arraisonner!'' 

     

    Mais comment ne pas rire de tant de procès 

    destinés à me ruiner à l'image de nouveaux nés 

    placés  sur une branche avec des scies pour la scier ?

    Je suis fatigué de pleurer des incivilités 

    Et vivre dans cette chair, c'est forcément courir de perpétuels dangers

    à moins qu'on se replie dans une boîte de conserve.

     

    Merci toi le passant qui m'a fait l'aumône 

    quoiqu'on ne parvint pas à dissiper les malentendus de la langue

    et quoique ma peinture et ma danse t'ai paru celles d'un enfant,

    ou d'un groupe d'enfant ajouta quelqu'un qui se disait

    qu'un enfant  seul tout de même n'en sera pas arriver là,

    en groupe la danse et la peinture serviront au moins 

    dans leur emploi du temps à endiguer la délinquance.

     

    Lorsque j'ai fait des efforts assidûs 

    pour expliquer mes tentatives de façon limpide

    on m'a dit que j'enfonçais des portes ouvertes.

    Alors de sa cage thoracique avec au pied bracelet électronique

    Le maìtre affamé d'esclaves devra trouver le code

    où chaque souffle et rayon, de la vague à l'étoile

    a une sens et fournit de l'eau , du feu pour s'effacer.

     

    Tricher n'est pas jouer.

     

    Dominique Oriata TRON


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