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opus 618 : Le caravansérail du Purgatoire
Photographies de peintures de Jérôme Bosch :
version 3
____
J'ai encore fait un de ces rêves !
C'était dans un tunnel qui allait vers le haut.
Peu à peu ,comme j'avançais
l'obscurité s'approfondissait .
Apres quelques kilomètres, il y avait comme une muraille,
avec un tout petit trou qui laissait passer la lumière,
une porte minuscule, et devant
mon ange gardien,Sri Agastyar ,qui m'attendait.
.
Chaque fois qu'il m'était apparu,
toutes les difficultés avaient trouvé leur solution.
Pas toujours les difficultés matérielles de l'incarnation humaine,
car elles se multiplient tellement vite,
comme des lapins en cage,ou comme les chèvres qui
sur l'île Mehetia,avaient tellement dévoré toutes les jeunes pousses,
que les sources avaient reculé plus profondément dans la Terre.
Mais lui, Agastyar, il était lumineux , et c'était contagieux.
Alors qu'importaient les enjeux de l'échec et de la réussite
dans cette peau d'animal, qui bientôt ne serait qu'une vieille mue,
juste bonne à jeter aux asticots...
quoique les asticots, parait il ils n'en veulent pas,
lorsqu'on a juste tendance à sécher
et pas à pourrir ....
Je lui avais demandé maintes fois, à mon ange gardien ,
d'habiter mon corps pour toujours.
Mais il m'avait répondu : " Dominique !
il n'y a pas que toi que je dois aider à y voir clair sur cette planète !
Tu dois donc cultiver les traces de mon passage,
et puis un jour peut-être, tu m'aideras dans ce travail,
tu entreras dans un de ces corps déboussolés,
et parce qu'il aura la nostalgie de ta danse,
tu le feras voler dans la Lumière ....
et comme toi il devra apprendre à s'y maintenir,
à trouver son être réel dans ce monde de fiction..."
Et là maintenant dans mon rêve, il paraissait si simple
de passer par la porte minuscule où pointait la lumiere.
il suffisait de n'être presque plus rien du tout,
donc petit comme un atome de clarté,
et dedans immense comme l'univers entier.
Pour cette gymnastique, il faut se donner tout entier,
au point que le corps animal n'est plus à la fin
qu'un outil pour les Rayons Divins ...
Et le jour où il est épuisé
on est devenu un rayon de lumière soi même...
On l'avait toujours été quelque part
mais sans s'en souvenir.
je passais donc la porte, mais je revins bientôt dans le tunnel,
pour converser encore avec mon maître phosphorescent,
qui donnait des explications sur le seuil
et qui m'avait guidé jusqu'à cette liberté
Il me dit :
"- ah tu as compris que tu étais en train de rêver
, et que j'avais quelque chose à te montrer pour t'encourager."
A ce moment là , j'entendis des grommellements.
C'étaient des âmes affublées de formes cabossées,
L'une d'elle se plaignait :
- C'est quoi encore cette farce ?
Est-ce que je suis en train de mourir,
ou est-ce qu'on va me laisser retourner à mon travail ?
j'ai tout un pays à gouverner, moi...
alors qu'est-ce qu'on me convoque ici,
au milieu des cafards puants...
- Eh donc toi, répondit une autre de ces âmes errantes
pour qui tu te prends ?
"- Figure toi, pauv con,
que tu es en train de faire perdre son temps
à un roi de France
Nas tu jamais entendu parlé de Kossar 1er ,
grand balayeur au service des mâitres de l'univers.
Et toi , pour qui tu te prends , cafard?"
"- Moi, monsieur, je suis Maniswami,
homme de main du village de Tanthirayankuppam,
de la caste des Chettiars,
c'est à dire des pêcheurs de la côte de Coromandel
, et je n'ai jamais entendu parlé de toi....
C'est moi qui faisait désigner les chefs,
ça faisait bien mes affaires.
Je n'avais donc pas le temps de m'interesser à toi, nabot,
et à ton petit pays de merde "
Alors une troisième voix se fait entendre :
"- Eh cafard, la ferme !
Un peu de respect tout de même, devant notre suzerain.
Sache que moi qui te parle, j'étais Akawa,
le frere du roi Godibon du pays Mékako !
Insolent ! tu mériterais d'être vendu comme esclave !
et que si tu veux éviter le mauvais sort,
Tu dois apprendre à respecter les hiérarchies,
ne serait ce que pour éviter le mauvais sort , ignorant !
Moi, moi, moi, qui possède tout un peuple et 40 épouses,
mais aussi Kossar 1er , notre bienfaiteur , notre suzerain
qui protége notre indépendance !"
Une quatrieme voix se met alors à rugir :
- Je savais bien que vous en Afrique, vous êtes tous des vendus.
C'est pour cela qu'on vous l'a donnée votre indépendance,
et qu'à moi on me la refuse
mais on va me laisser entrer au paradis, moi
moi qui met la croix de notre séigneur à côté de mon nom
sur les bulletins de vote ,
moi qui protège le pur maohi de la pollution de la race blanche
ces traitres à la vraie religion !
"- et qui es tu donc, l'invendu ? " ricana Maniswamy .
- Je suis Karos 1er le roi du Pacifique...
Mon pays est plus grand que l'Europe,
mais encore sous le joug colonial,
nous sommes les derniers chrétiens,
persécutés par ce diable appellé Kossar
qui se dit grand balayeur
au service de la civilisation chrétienne.
Or, j'en témoigne ;
c'est lui qui me casse mon balai
à chacun de mes nettoyages,
c'est lui que nous devons empêcher d'entrer au Paradis ,
et c'est pour cela que nous sommes là, mes frères !
Kossar 1er pouffa un peu, et fit remarquer à Karos :
- Eh, l'identité chrétienne , elle ne t'appartient pas.
C'est nous qui te l'avons apportée,
à l'époque où vous voliez des clous sur nos bateaux
et vous imaginiez qu'en les arrosant
vous alliez faire pousser des arbres à clous !
Pauv con !
Kossar 1 er s'adresse alors à mon maître :
eh toi le planton, peux tu m'expliquer où l'on est
et pourquoi je suis dans la même file d'attente
que ces abrutis et ce cafard,
qu'ai-je en commun avec eux
qu'on me fasse subir leurs démangeaisons ?
Mon ange gardien se mit à rire de bon coeur
de voir ce fou de Kossar le traiter comme un valet,
et il lui répondit :
- Apparemment vous êtes des gens trop importants
pour entrer par la petite porte au paradis
Vos âmes se sont enflées d'une mauvaise vapeur d'orgueil
qui semble mettre du temps à se dissiper.
Pourtant la lumière
qui passe par le trou de cette serrure
vous attire encore , l'espoir n'est pas mort ...
Kossar 1er le bavard agité, réplique alors :
- Je ne vois pas en quoi ces gens sont importants
on ne devrait pas mélanger les torchons et les serviettes
et toi , gardien , vas dire à ton patron
que le roi de la France mère ainée de l'Eglise
veut lui parler en tête à tête !
Réponse :
- Mais tu te trompes tous ces gens
sont comme toi des gens trop importants
pour passere pare le trou de serrure
du paradis !
Toi le français arrogant, fils de hongrois réfugié
te voici donc en bonne compagnie
avec le mékako arrogant , le tamoul arrogant, et le tahitien arrogant,
vous vous mettez pres de la porte parce que vous attendez qu'elle s'ouvre
mais si tu regardes bien tout autour dans la pénombre
d'autres grands rois comme toi attendent depuis des siècles
prisonniers de leur ennui
et attendant qu'on les serve
alors qu'ils ont besoin tellement d'étudier
et de secourir les parias pour parvenir
à franchir la porte du Paradis ..;
Je ne suis pas un vigile comme à la porte
des consulats de ton pays en Afrique
où lois officieuses et officielles
ne coîncident pas ...
Je suis là pour répondre aux questions, et expliquer
qu'il reste à tous possible de passer par ce trou de serrure ...
D'ailleurs un dromadaire y est entré tout à l'heure
ou plutôt son âme, il avait déjà compris dans le désert
le sens et les limites de son incarnation
Mais la vérité du dromadaire illuminé
est taxée d'irrespect et d'erreur entêtée
par tous ces rois et leurs valets dévôts ...
alors te voilà dans la file d'attente avec
François 1er de France, Saddam Hussein, Bokassa ,Ben Laden
et plusieurs papes animateurs de croisades
ainsi que des fanatiques de toutes religions ou causes
qui sont tres doués en mimiques de sainteté
ils espérent me convaincre d'ouvrir la porte...
Mais voilà, on n'entre que par le trou de la serrure
il faut d'abord devenir une clef !
Regarde, ces rois sont maintenant comme des sans papiers
qui passent des nuits devant une préfecture ,
mais les plus humbles sont déjà entrés au paradis ...
Mais pour les orgueilleux c'est la vie de bête éternelle
devant la porte jusqu'à ce qu'ils comprennent
comment se faire tout petits, même en perdant la face
afin de se glisser par le trou de cette serrure
d'où les éclaire un peu la Lumière ...
n'es tu pas fier d'être parmi
de rois et gens importants,
dans la même file d'attentente
ils se sont éloignés de l'entrée par mépris ..;
vexés ils ont décrétés que cette lumière
n'éclairait rien, trop minuscule
et ils attendent depuis si longtemps,
que maintenant ils se taisent car ils commencent à se dire
que je vais les laisser passer puisqu'ils ont arrêté de brailler
"- Ah donc si on la ferme tu vas nous laisser passer ?
tu sais que tu ressemble à ce grand saint Sri Agastyar
qui a grande réputation dans mon pays ? "
suggère Manisam avec une modestie affectée
- A vrai dire, répondit mon maître,
ce n'est pas en mon pouvoir de vous laisser passer.
Je crois qu'arrivé devant cette porte
vous êtes automatiquement traités
comme vous avez traité vos contemporains.
Alors comme vous faites partie des gens
qui ont embêté beaucoup de monde,
ça vous fait beaucoup attendre ,
Mais vous pouvez aller vous distraire sur cette montagne ,
et méditer un peu sans pour autant entrer
dans le pays des Iwawas. Là ce sont des zombis
anthropophages qui mangent même les âmes,
sauf qu'ils n'en viennent jamais à bout.
Du coup certaines des âmes se font même si petites
afin d'être épargnées , inaperçues,
qu'en rappliquant en courant
elles parviennent à passer sans peine par le trou de la serrure !
- Je ne suis pas d'accord, planton, lance Kossar,
je te défie de me trouver un seul homme de valeur
que j'ai jadis tourmenté, quand j'étais encore incarné !
- Et moi de même , rugit Akawa je n'ai fait que défendre la coutume
et le respect des anciens contre les insensés
- Bien vrai, dit Manisam, que moi aussi
je n'ai fait que mon devoir
celui que ma conscience m'avait donné
et j'ai chassé les impudiques pour que le peuple ait un exemple
d'homme tamil qui ne se laisse pas marcher sur les pieds
- Mais ,ajoute alors Karos 1er, roi du Pacifique,
le peuple avait besoin de moi !
Jusqu'à quand nous les grands guerriers,
les porteurs de la parole de Dieu lui même
nous nous abaisserons comme des prostituées
Nous ne sommes pas les danseuses de la France
mais j'ai su toujours être courtois
avec tous ses gradés et ses guignols, même au sommet !
Sri Agastyar se tourne alors vers moi
qui était assis sur le rebord de la serrure comme un liliputien ;
et il affirme :
eh bien voilà, je vous présente ... DomDom System
L'exemple même du citoyen
à qui vous avez tous les quatre pourrit la vie
durablement, alors qu'il était un grand bénévole
pour partager tout ce que je chuchotais à ses oreilles
pour que malgré vos bombardements aveugles
il continue à semer ses clés dans la sérénité
en dépit de la fosse aux lions où vous l'aviez acculé !
Les voix fusèrent, ironiques :
- Qui ça ? DomDom comment ?
- un illustre inconnu celui là !
- eh bien il peut nous remercier,
puisque ça l'a rendu si petit,
et qu'il peut passer .
Mais que fait il encore de ce côté ?
- T'aurais pas bu, planton ? Tu hallucines !
Ta vedette on ne la voit même pas .
- Sûrement encore un poète, un danseur, un saltimbanque
- un prétentieux , un narcissique, un sorcier, un ingrat, un mythomane !
- Ou alors un peintre !
Quand j'étais dans mon équipe de foot,
et qu'un nase ratait le ballon,
on lui disait : t'es un vrai peintre toi !
Recycle toi ....
Et derrière , on entend maugreer
comme par mimétisme,
tous ceux qui attendent perpétuellement ,
avec des pensées cancrelats qui parcourent
les entrailles de leurs corps à moitié morts
tous ces grands rois et leurs larbins décorés
ont en effet suivi la conversation ...
Ils sentent qu'on leur reproche
d'avoir fait souffrirdes innocents,
alors ,plutôt que de se rapetisser
en demandant le pardon pour avoir
défiguré la planète
ils disent que l'erreur judiciare est humaine
ils jurent qu'ils n'étaient pas vraiment responsables,
et qu' on ne fait pas d'omelettes sans casser les oeufs
et que chacun chez soi ,les chèvres seront bien gardées
Ils protestent , car selon eux on insulte leur dignité
Certains même sont tellement fâchés
qu'ils partent vers la montagne des iwawas
où là pensent ils in va les acclamer
Alors mon maître se dédouble, et me dit :
Saute dans mon coeur bleu , à l'abri
je vais te montrer ce qu'il arrive chez les iwawas
aux despotes de toutes tailles quand
ils préfèrent adopter pour se rassasier
la compagnie et l'espérance des zombis iwawas ...
Bien sûr je saute...
Avec mon ange gardien je me sens en sécurité.
Même quand j'étais incarné , il était mon refuge
face aux problèmes administratifs et financiers
ensuite j'avais la banane pour réconforter
ceux qui m'aimaient et ne me fuyaient pas,
qui m'écoutaient même parfois
moi, Dom dom system, l'éternel écolier !
Alors au pays des Iwawas qu'on survole de haut
et invisibles car en enfer on ne regarde qu'en bas
je vois qu'on admire les colériques
les Iwawas invitent les nouveaux arrivants
à donner le fouet à leurs sujets, les petits diables
Mais c'est un piege , bientôt il sont enchaînés
par leurs victimes qui se vengent sur eux
ils espèrent que cela les fera de nouveau bander ...
Finalement mon maître me dit :
"Dominique, ceci n'est qu'un rêve.
Dans le monde des formes, les songes et les fables
sont parfois une façon de montrer la réalité
telle leque le langage usuel n'y parviendra jamais,
car il est trop asservi aux réflexes du commerce et de l'animalité.
Bientôt tu vas te réveiller,
et te retrouver dans l'Empire illusoire
qu'orchestrent ces âmes damnées.
Pendant ton existence incarnée
tu as su semer les quelques graines que je t'avais confiées,
il reste à espérer que ces déments
ne parviendront pas à bétonner les jardins
où elles ont commencé à croitre.
Peu importe l'échec et le succes dans l'assemblée des bêtes.
L'important est d'avoir reçu le rayon Divin, et de l'avoir partagé.
N'attends pas que ces âmes damnées te reconnaissent,
et si cela arrive, aies crainte aue ce soit une manoeuvre
afin de manipuler les consciences
avec un nouvel appât
et les symboles que tu leur auras fournis.
Il te reste donc un travail à faire,
c'est de raconter ton histoire,
et pas seulement la tienne,
il faut que tu informes tes contemporains
sur le mal dont tu es témoin
cela sera utile aux enfants et aux repentis
pour mieux s'orienter
et devenir tout petit pour pouvoir passer
dans le caravansérail du Paradis "
*
version 4
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J'ai encore fait un de ces rêves !
C'était dans un tunnel qui allait vers le haut.
Peu à peu ,comme j'avançais
l'obscurité s'approfondissait .
Apres quelques kilomètres, il y avait comme une muraille,
avec un tout petit trou qui laissait passer la lumière,
une porte minuscule, et devant
mon ange gardien,Sri Agastyar ,qui m'attendait.
.
Chaque fois qu'il m'était apparu,
Toutes les difficultés avaient trouvé leur solution.
Pas toujours les difficultés matérielles de l'incarnation humaine,
car elles se multiplient tellement vite,
comme des lapins en cage,ou comme les chèvres qui
sur l'île Mehetia,
avaient tellement dévoré toutes les jeunes pousses,
que les sources avaient reculé plus profondément dans la Terre.
Mais lui, Agastyar, il était lumineux , et c'était contagieux.
Alors qu'importaient les enjeux de l'échec et de la réussite
dans cette peau d'animal, qui bientôt ne serait
qu'une vieille mue,
juste bonne à jeter aux asticots...
quoique les asticots, parait il ils n'en veulent pas,
lorsqu'on a juste tendance à sécher
et pas à pourrir ....
Je lui avais demandé maintes fois, à mon ange gardien ,
d'habiter mon corps pour toujours.
Mais il m'avait répondu : " Dominique !
il n'y a pas que toi que je dois aider
à y voir clair sur cette planète !
Tu dois donc cultiver les traces de mon passage,
et puis un jour peut-être, tu m'aideras dans ce travail,
tu entreras dans un de ces corps déboussolés,
et parce qu'il aura la nostalgie de ta danse,
tu le feras voler dans la Lumière ....
et comme toi il devra apprendre à s'y maintenir,
à trouver son être réel dans ce monde de fiction..."
Et là maintenant dans mon rêve, il paraissait si simple
de passer par la porte minuscule où pointait la lumiere.
il suffisait de n'être presque plus rien du tout,
donc petit comme un atome de clarté,
et dedans immense comme l'univers entier.
Pour cette gymnastique, il faut se donner tout entier,
au point que le corps animal n'est plus à la fin
qu'un outil pour les Rayons Divins ...
Et le jour où il est épuisé
on est devenu un rayon de lumière soi même...
On l'avait toujours été quelque part
mais sans s'en souvenir.
je passais donc la porte, mais je revins bientôt dans le tunnel,
pour converser encore avec mon maître phosphorescent,
qui donnait des explications sur le seuil
et qui m'avait guidé jusqu'à cette liberté
Il me dit :
"- ah tu as compris que tu étais en train de rêver
, et que j'avais quelque chose à te montrer pour t'encourager."
A ce moment là , j'entendis des grommellements.
C'étaient des âmes affublées de formes cabossées,
L'une d'elle se plaignait :
- C'est quoi encore cette farce ?
Est-ce que je suis en train de mourir,
ou est-ce qu'on va me laisser retourner à mon travail ?
j'ai tout un pays à gouverner, moi...
alors qu'est-ce qu'on me convoque ici,
au milieu des cafards puants...
- Eh donc toi, répondit une autre de ces âmes errantes
pour qui tu te prends ?
"- Figure toi, pauv con,
que tu es en train de faire perdre son temps
à un roi de France
Nas tu jamais entendu parlé de Kossar 1er ,
grand balayeur au service des mâitres de l'univers.
Et toi , pour qui tu te prends , cafard?"
"- Moi, monsieur, je suis Maniswami,
homme de main du village de Tanthirayankuppam,
de la caste des Chettiars,
c'est à dire des pêcheurs de la côte de Coromandel
, et je n'ai jamais entendu parlé de toi....
C'est moi qui faisait désigner les chefs,
ça faisait bien mes affaires.
Je n'avais donc pas le temps de m'interesser à toi, nabot,
et à ton petit pays de merde "
Alors une troisième voix se fait entendre :
"- Eh cafard, la ferme !
Un peu de respect tout de même, devant notre suzerain.
Sache que moi qui te parle, j'étais Akawa,
le frere du roi Godibon du pays Mékako !
Insolent ! tu mériterais d'être vendu comme esclave !
et que si tu veux éviter le mauvais sort,
Tu dois apprendre à respecter les hiérarchies,
ne serait ce que pour éviter le mauvais sort , ignorant !
Moi, moi, moi, qui possède tout un peuple et 40 épouses,
mais aussi Kossar 1er , notre bienfaiteur , notre suzerain
qui protége notre indépendance !"
Une quatrieme voix se met alors à rugir :
- Je savais bien que vous en Afrique, vous êtes tous des vendus.
C'est pour cela qu'on vous l'a donnée votre indépendance,
et qu'à moi on me la refuse
mais on va me laisser entrer au paradis, moi
moi qui met la croix de notre séigneur à côté de mon nom
sur les bulletins de vote ,
moi qui protège le pur maohi de la pollution de la race blanche
ces traitres à la vraie religion !
"- et qui es tu donc, l'invendu ? " ricana Maniswamy .
- Je suis Karos 1er le roi du Pacifique...
Mon pays est plus grand que l'Europe,
mais encore sous le joug colonial,
nous sommes les derniers chrétiens,
persécutés par ce diable appellé Kossar
qui se dit grand balayeur
au service de la civilisation chrétienne.
Or, j'en témoigne ;
c'est lui qui me casse mon balai
à chacun de mes nettoyages,
c'est lui que nous devons empêcher d'entrer au Paradis ,
et c'est pour cela que nous sommes là, mes frères !
Kossar 1er pouffa un peu, et fit remarquer à Karos :
- Eh, l'identité chrétienne , elle ne t'appartient pas.
C'est nous qui te l'avons apportée,
à l'époque où vous voliez des clous sur nos bateaux
et vous imaginiez qu'en les arrosant
vous alliez faire pousser des arbres à clous !
Pauv con !
Kossar 1 er s'adresse alors à mon maître :
- Oui,fit Karros 1er, mais explique moi :
qu'est-ce que j'ai fait pour me retrouver
dans ce même hangar d'attente,
dans cette puanteur, avec cet indien ,
cet africain et ce tahitien sans cervelle
- je proteste, fit Maniswami, je ne suis pas un indien, je suis un tamoul,
et si me traite d'indien, je vais te traiter de mérovingien !
Et toi aussi tu sens mauvais,
quoique je ne vois même pas ton corps,
c'est ta présence qui empeste l'atmosphère.
Tu n'as pas vu qu'ici on n'a plus de nez,
alors ce qui pue c'est ta façon de me regarder
- je crois , ajouta Akawa, que si le portier que voila ne nous répond pas,
c'est que nous lui avons manqué de respect.
Gardien, il est clair que tu es un grand sorcier comme moi-même.
En toi je reconnais un frere et un égal, comme aussi en Kossar 1er.
Il est le roi de la France, et moi frère du roi du Mékako,
Tous les notables connaissent notre sagesse
nous ne voulons pas finir avec des têtes de cochon.
Eminent gardien de ce pays d'outre tombe
accepte que je mette à ton service ma propre sorcellerie !
Designe moi tes ennemis dans mon pays,
je vais les empoisonner, fais moi confiance.
Nous on connait le respect, la coutume !
Kossar 1er était tordu de rire et ajouta:
- Planton, ne te fie pas à ce fantome,
il fait partie des êtres qui n'existe pas.
Ce n'est pas à lui qu'il faut demander de l'aide,
sa sorcellerie est épuisée !
Il y a un grand malentendu malentendu politique et religieux
, et le Grand chef de l'Univers va venir éclaicir tout ca .
Pour l'instant nous en bavons car c'est le prix à payer
pour être de grands guerriers gagnants et méritants
Soyons patient comme François 1er.
Apres tout dans le monde réel on sait deja
que nous sommes des grands rois,
et n'est-ce pas, même en Afrique, cousin Akawa....
Mon ange gardien les laissa se calmer ,
puis se résolut à répondre à la question qu'avait posé Karsso
, sur le ton hésitant de celui qui se doute bien
que ses paroles seront mal interprétées .
- Eh bien voilà.. si tu te trouves
avec tous ces gens là, c'est qu'aujourd'hui on fait le point
sur tous ceux , pauvres ou riches
qui ont pourri la vie à mon étudiant Oriata ...
C'est une réunion automatique
les uns ont empoisonné son quotidien
par leurs complots, ou leurs rackets
leurs calomnies, ou leurs chantages
ou tout simplement par des directives administratives
qui violaient les principes que tu proclamais.
Selon toi mon élève et sa bien aimée
menaçaient la civilisation de la France !
tu les a déclarés immigration subie
car ils n'étaient pas assez riches
et toi tu voudrais être admis dans un vrai paradis ?
tu n'auras droit qu'à un paradis qui te ressemble,
une longue file d'attente
Bref, je vous ai réunis pour qu'en rêve Oriata
soit rassuré sur la justice Divine
Elle est automatique, car chacun met son âme
en généreuse ou méchante posture
et en quittant le corps où elle avait pu s'orienter
l'âme rejoint sa véritable identité
Vous persécuteurs à force d'ambition,
d'orgueil , d'aveuglement, d'usurpation
et de dissimulation vous faites souffrir
ceux qui ne suivent pas votre mauvais exemple
ils n'ont que le refuge du supramental
car vos tentatives d'étouffement
passent inaperçues, bien déguisées
et face à l'indifférence apeurée
vos victimes doivent juste se faire minuscules , se faire oublier
Du coup ils passent à travers le trou de la serrure
du paradis, imitez les
- Attention, attention, maugréa Kossar 1er,
je ne connais pas ce monsieur,
je ne lui ai jamais porté préjudice,
j'ai bien dit qu'il fallait s'occuper des demandeurs d'asile,
qu'ils prouvent seulement être menacés
d'assassinat, ce clown prétend être français
mais pauvre comme il est , il aurait sûrement mendié
notre pâtée pour sa femme étrangère !
Je suis innocent !
- Pardon, ajouta Kaross le roi du pacifique,
pardon , pardon pour nos péchés.
De toutes façons, c'est grâce à nous qu'il s'est fait si petit
Nous, on avait de meilleures graines à semer...
moi qui suis roi de l'océan Pacifique,
il m'est impossible de surveiller toutes les vagues
alors comment savoir qui va nous attaquer
on a plein d'ennemis puissants dans le dos,
et on ne fait pas d'omelette
sans casser les oeufs....
- Je regrette , protesta Akawa,
nous lui avons vendu
des papiers en règle
mais dans notre coutume,
les femmes sont un trésor.
Ce Monsieur est un sorcier, avec sa danse
et il a voulu s'enfuir sans nous payer le prix
que notre princesse valait.
Moi personnellement j'avais très tôt financé
trois crayons, ou deux, je n'en suis pas sûr
à cette belle enfant pour l'encourager
dans ses études...
C'et parcequ'elle a pu apprendre à écrire
qu'elle a invité le blanc via le net sans nous avertir
Avec le temps cette dette a grossi
or nous avions deja de gros clients ,
prêts à l'acheter par chèque,
on avait même reçu des avances en cash,
il a fallu rembourser, ce n'était pas facile,
on avait déjà partagé entre nous
on avait déjà presque tout bu et tout mangé...
Elle et son amant ont manqué de respect
pour la sagesse coutumière dont nous sommes
les défenseurs attitrés !
- C'est vrai, s'étouffa Maniswami,
que nous avions pris ce garçon pour un voleur.
Il prétendait soigner et enseigner sans salaire
or ca n'existe pas les gens les gens désintéressés.
Donc on était sûr qu'il avait touché des milliards
de roupies pour ses activités....
On l'aimait bien pourtant,
mais on voulait lui faire un peu peur
pour qu'il accepte de partager son gros butin,
puisqu'il était né chanceux ...
nous on est pour l'égalité.
Lachevre broute où elle est attachée,
chacun s'en sort comme il peut,
et ceux qui ne sont pas un peu bandits
ne s'en sortent jamais !
Sri Agastyar, mon maître,laissait parler
cette assemblée de fous
qui s'était donné le relais pendant toute ma vie
pour me tourmenter , et saboter
tous mes efforts tous mes succés ...
Ainsi c'étaient à leur tour d'être bloqués
devant la porte du paradis,
sans aucune certitude de pouvoir y entrer ,
à cause de leur propre démence,
leurs propres logiques complètement détraquées,
et pourtant on leur expliquait sincèrement la règle du jeu
ce qu'ils s'étaient bien garder de faire pour m'enliser ...
mais rien ne semblait pouvoir démystifier
l'image qu'ils avaient d'eux mêmes ,
même morts ou à moitié ...
Celui qu'ils appelaient Dieu était un grand démon,
et ceux qu'ils prenaient pour anges, c'étaient les diablotins
et eux ils les piégeaient pour les vampiriser
et ils les attiraient dans tous les recoins de leurs âmes.
Finalement mon maître me dit :
"Dominique, ceci n'est qu'un rêve.
Dans le monde des formes, les songes et les fables
sont parfois une façon de montrer la réalité
telle que le langage usuel n'y parviendra jamais,
car il est trop asservi aux réflexes
du commerce et de l'animalité.
Bientôt tu vas te réveiller,
et te retrouver dans l'Empire illusoire
qu'orchestrent ces âmes damnées.
Pendant ton existence incarnée
tu as su semer les quelques graines que je t'avais confiées,
il reste à espérer que ces déments
ne parviendront pas à bétonner les jardins
où elles ont commencé à croitre.
Peu importe l'échec et le succès dans l'assemblée des bêtes.
L'important est d'avoir reçu le rayon Divin, et de l'avoir partagé.
N'attends pas que ces âmes damnées te reconnaissent,
et si cela arrive, aies crainte que ce soit une manoeuvre
afin de manipuler les consciences
avec un nouvel appât
et les symboles que tu leur auras fournis.
Il te reste donc un travail à faire,
c'est de raconter ton histoire,
et pas seulement la tienne,
il faut que tu informes tes contemporains
sur le mal dont tu es témoin
cela sera utile aux enfants et aux repentis
pour mieux s'orienter
et devenir tout petits pour pouvoir passer
dans le caravansérail du Paradis "
.
ci dessous , image extraite de :
http://cereales.lapin.org/index.php?number=1441#strips
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extrait de la page PTV Catalunya :
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