• opus 587 : LE JARDINIER DES FLEURS HUMAINES

    *
    1976 :  photos de la Ras Leela  avant l'arrivée de Christine en 1977 . En haut avec Chinnapen et Jannagah :

     

    opus 587 : LE JARDINIER DES FLEURS HUMAINES

     

     
     
    *
     
     

    opus 587 : LE JARDINIER DES FLEURS HUMAINES

     
     
    *
     
     1977 :  Christine dans la Ras Leela

     

    opus 587 : LE JARDINIER DES FLEURS HUMAINES

     

     

     
    *
     
    1978 : à droite de Christine : Soleïman Iqbal. 
     

     

     

     opus 587 :

     

     

    *

     

     

     

     

    Faute de permis de séjour en 1974,

    apres avoir passé une année à Bali,

    où j'avais cru pouvoir vivre toujours

    je m'installais en Inde , d'abord à Bangalore

    puis sur la plage de Sérénité

    entre les deux villages de Naddukuppam et de Tandhirayankuppam ...

    Je faisais danser aux enfants, ils adoraient, 

    le temps où Krishna jouait de son bambou au milieu des vachères !

     

    L' arbre géant banyan  sentait bon la campagne presque déserte

    et j'y grimpais  sans craindre le cobra qui  y avait son repère ...

    Les villageois ne s'étaient pas encore reproduit au point

    de transformer son ombrage en pissotière  ...

     

    Et quand les enfants dansaient au son de mon tambour

     et de mon chant ou de ma flûte

    il y avait du côté du soleil  ,

    une  gardienne de chèvre qui s'appliquait

    à ne laisser aucun animal franchir

    le cercle de notre Râs Leela enchantée !

     

    Or un jour elle vint  jusqu'à ma hutte me vendre des oeufs ,

    elle me dit son nom, Laxmi, je la fis entrer

    et  elle me demanda de lui apprendre à danser

    car à force de voir tous les matins

     mes élèves tellement joyeux sous l'arbre banyan

    elle ne cessait de regretter de ne plus avoir l'âge

    d'aller à cette école ... 

    je l'invitais, mais sa famille  dès le matin 

    avaient défini son quotidien

     

    J' allais chercher de quoi payer les oeufs dans la mezzanine

    de ma hutte couverte de feuilles de cocotiers

    , et quand j'en descendis et me retournais 

    je vis que Laxmi  avait retroussé son sari jusqu'à la taille

    elle était allongée sur le sol, les yeux fermés

    les jambes écartées, le sexe nu , j'étais émerveillé

    et je m'étendis directement pour la sucer

    c'était enfin le parfum de la fleur

    sans avoir même eu besoin de mendier 

    et parce que je savais qu'elle était venue pour danser

    je m'enivrais même de son goût d'urine  ...

    Il y a dans l'esprit de l'étude et de l'amour

    le pouvoir enchanté de transmuter l'incarnation

    en simple extase et satisfaction ...

     

    Laxmi pendant quelques mois  revenait tous les jours

    Elle passait d'abord à la douche au milieu des feuillages 

    Chez  elle il n'y avait que l'eau qu'on tirait du puits

    En famille il était hors de question de se déshabiller.

    En ce temps là au pays tamil on interdisait 

    aux filles de se baigner dans la mer et même

    de monter sur une bicyclette et elles devaient accepter

    comme mari les hommes de leur caste choisis par les ancêtres ...

     

    Ainsi une heure ou deux avant que le soleil

    fasse semblant de se coucher

    Laxmi  arrivait , je la faisais danser sur ma musique,

    je corrigeais le port de ses bras , de ses jambes,

    la moue de ses lèvres en sourire,

    mais nous allions toujours   ,avant qu'elle transpire

    nous réjouir sur le matelas et les draps de la mezzanine ...

     

    Elle me demandait d'éviter la pénétration

    car sa famille avait déjà choisi son futur époux

    et si jamais l'hymen s'avérait transpercé

    elle serait battue et  ostracisée ou enfermée ...

    Je lui disais que nous devions nous évader

    mais comment ? Il fallait bien plus d'argent, et des visas

    pour échapper à notre sort rapidement ...

     

    L'école , où j'étais bénévole

     était financée par la Sri Aurobindo Society

    qui m'accordait cette cabane , en tant que logement de fonction

    et me faisait porter par un cycliste

    un repas chaque jour des cuisines de l'ashram...

    Entre mes professeurs et mes élèves j'avais trouvé l'équilibre ...

     

     

    En fait j'étais en charge de l'école tout entiere

    notamment de son budget, et de l'hygiène ...

    Aussi  chaque matin je faisais mettre nus les enfants

    et je les arrosais copieusement pendant qu'ils se nettoyaient

    avec du savon, et il fallait soigner aussi leur gale.

    Il y avait à côté de l'école en forme d'étoile

    un jardin qui servait de modèle  agricole

    et que le gardien était payé pour cultiver

    mais comme celui ci  était de caste de  pêcheur 

    il se contentait de le composter en déféquant .

     

    C'est plutôt l'instituteur qui s' occupait du potager

    L'instituteur, Soleiman Iqbal, que j'avais  recruté

     

    Laxmi avait si peur de sa propre famille

    qu' elle ne voulait pas  que je propose le mariage ...

    En fait  je n'étais toujours pas divorcé d'Elisabeth ,

    c'était compliqué

    Elisabeth à cette époque m'avait rejoint

    et comme on se permettait toutes les aventures qu'on voulait

    elle était ces temps là avac un antillais à coiffure rasta,

    les enfants du village se succédaient derriere leur hutte

    afin d'apercevoir par les trous des feuilles sèches leurs corps dénudés 

    qui fusionnaient toutes la journée 

    dans une odeur d'encens et de fumée

    car en ces temps là le cannabis était autorisé  en Inde...

    L'alcool par contre était prohibé.

    Ce spectacle avait donné à Laxmi  l'audace de me visiter.

     

    Ensuite arriva Christine,  en 1977 !

    Elisabeth était en voyage au cap Comorin  avec son amant

    A peine arrivée Christine assista  à une fête avec des danses

    que j'orchestrais  sur la demande  d'une association 

    qui contribuait aux finances de l'école

    mais tellement peu qu'apres avoir fait danser les enfants

    et reçu des notables les félicitations d'usage

    j'exhibais le cahier de comptes et me mit à le lire ...

    et à demander  un rapport immédiat et précis

    Sur l'argent qui était collecté jusqu'en France

    après le journal télévisé.

    On me promit  tout cela

    mais ce ne  fut jamais concrétisé.

     

    A l'issue de la fête , comme je m'éloignais Christine m'arrêta

    et me dit " Dominique, je veux bosser avec toi !"

    Aussitôt je commençais l'entraînement ,elle était douée

     

    Elle avait appris le yoga avec Babakhar Khan 

    puis  donné des cours dans un centre social de son village

    et suivi ceux de Françoise  et Dominique Dupuy,

    condisciples de Roger Ribes

    mon maître de danse en France,

    tous trois étaient élèves de Jérôme Andrews .

     

    Chaque matin Christine m'accompagnait à l'école 

    Elle était mon élève, et ma collaboratrice 

    et Laxmi venait ensuite me visiter dans ma hutte

    pour la danse et les câlins sans frein...

    jusqu'au  jour où au retour du bain avec Christine

    Il y eut la fusion , sur une natte, dans sa hutte

    Et désormais je ne fus plus qu'avec elle

     

    Il fut facile d'expliquer à Laxmi ma rencontre

    Elle était encore plus persuadée que moi même 

    de l'impossibilité  d'échapper à sa caste

    en fait elle espérait que même mariée

    elle pourrait toujours me rencontrer

    en allant me vendre des oeufs ou des idlis.

     

    Et maintenant qu'elle me visitait dans la hutte de  Christine

    Laxmi se blottissait contre elle comme une amie très chère

    et ses mains  se rapprochaient de  ses seins

    ou de son entre-jambes  et  Laxmi demandait

    qu'on ferme la porte et les volets , en cas de visite ...

     

    Alors Christine se levait, se dérobait

    et on se contentait de la faire danser,

    et comme notre ami l'instituteur

    était émerveillé  de l'ademirer et soupirait

    en regrettant de ne pouvoir la marier

    nous lui demandâmes pourquoi c'était tant impossible 

     

     L'instituteur Soleiman Iqbal était un jeune musulman  

    qui  m'avait abordé sur la plage où je dansais en chantant ...

    Lui aussi ,avant Laxmi ,avait voulu apprendre avec moi 

     mais ce n'était possible que caché

    car les anciens de sa communauté étaient des fanatiques

    ils méprisaient la danse comme un vice  de prostitué

     

    Je donnais donc des cours à Soleiman

    à l'intérieur de l'école

    après que les enfants soient rentrrés chez eux

    Et quand fut nommé ailleurs l'ancien instituteur

    en ville comme il l'espérait depuis longtemps

    je proposais que Soleïman le remplace et ce fut accepté

    On lui donna aussi une hutte gratuite en plus du salaire

     

     

    Sur les mariages tamils il confirma les propos  de Laxmi

    et si  jamais il tentait d'épouser civilement une hindoue

    chaque communauté taperait sur le couple toute leur vie durant

    ils se feraient tabasser au détour des sentiers ...

    Leur  famille seule pouvait décider

    qui serait leurs conjoints, et il était exclu

    d'épouser une femme idôlâtre ,

    et de toutes façons les villageois ne se mariaient

    qu'à l'intérieur de leur caste.

     

    On punissait les jeunes épouses trouvées déflorées

    , déjà dépucelées la nuit de noces 

    en les hissant d'abord nues sur des ânes 

    avec la tête vers l'arrière , et dans cette posture

    on leur faisait traverser le village et la ville

    afin que toute femme ait peur du sort qui attendaient

    celles qui cèderaient aux amours clandestines ...

     

    Ensuite plus personne ne les marieraient

    Pour la vie elles seraient des souffre-douleurs

    servantes de leurs soeurs ...

     

    Et même si les amoureux s'enfuyaient 

    dans les hôtels on demanderait leurs papiers,

    on n'autorisait pas les couples non mariés ...

    Selon Soleiman  ce serait difficile de trouver à louer

    sauf à vivre chez les blancs , mais de l'autre côté du pays

    barricadés dans un riche quartier ... 

     

    Finalement Laxmi , soeur de l'usurier du village

     fut mariée à un riche marchand ...

    il l'emmena dans la ville de Marekannam

    Elle eut de lui un enfant , et quelques temps après

    on retrouva son mari empoisonné ...

     

    Par qui, personne ne put le prouver

    ni même soupçonner la jeune veuve éplorée

    qui désormais se promena en sari de luxe

    et quand  en vieille amie  elle vint nous visiter

    avec son gamin, ni lui ni elle ne demandèrent

    à danser .

     

     

     


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :