• opus 581 : CONFIDENCES D'UN PEINTRE CATALYTIQUE

     

     

     Ce texte, dont je publie ici  une deuxième version à peine corrigée,  avait été écrit pour une exposition à HUAHINE en 2006 ,où il était possible de le consulter, dans le classeur contenant d'anciennes coupures de presse.Il était écrit avec des feutres de différentes couleurs . selon les mots. Les toiles  photographiées plus bas étaient  alors exposées . Comme  il est question dans ces confidences je propose également quelques photos des espace-temps évoqués par ces peintures . Ci dessousc'est une  photo prise par Tila ,de moi à l'époque  . Sept des  peintures exposées ont été achetées par Laurence Ogor, kinésithérapeute à Huahiné , et trois autres  autres par des collectionneurs néo calédoniens et américains . Une est encore exposée à Pacific Arts , place Hawaïki Nui, et d'autres sont disponibles soit à Formentera , téléphoner à  Cristina 00 34 -686 466 136 ou à Moorea, téléphoner à 00 689 -797170

    _________________

     

    D.O.Tron : Peintre catalytique , version 2

     

    Mon premier tableau, dans les années 60, s'intitulait :"Souvenir d'un temps décapité". Il s'agissait d'une plateau d'oeufs recouvert de couleurs, accroché à un mur, et sur lequel, j'avais placé un soldat de plomb trouvé dans la rue,  qui avait perdu sa tête, mais brandissait une hache .En 1966, j'étais de ces artistes en quête d'art total, j'avais créé une " troupe d'action et de rêves collectifs "qui improvisait des happenings dans les rues à Marseille et à Nice, l'un d'eux a été filmé par Ben Vauthier. En 1970, je réalisais une série de Pictographies, dont certaines ont été publiées dans les "108 poèmes clefs de Dominique TRON " . Ensuite ,pour les spectacles que je mettais en scène, en France ou à Tahiti, il fallait souvent peindre des décors, ou des masques. J'ai eu longtemps coutume aussi de peindre les maisons  où j'habitais, des cabanes sur la plage. j'ai participé au début du 21 ème siècle aux festivals annuels des peintres polynésiens sur la place Toata à Papeete .

     

    De mon point de vue, l'Art essentiel est celui de la vie intérieure. Mais cet art, forcément invisible, peut progresser à travers les divers arts externes, qu'il s'agisse de poésie, de peinture, de danse, de musique .Ces arts externes sont des outils pour éduquer nos yeux, nos oreilles,nos corps, notre souffle, notre conscience, et finalement l'âme, pour ceux du moins qui y découvrent l'ultime réalité de leur existence. 

     

    Je ne nie pas qu'il y ait beaucoup d'injustice et de méchanceté dans le monde, et qu'on puisse les refuser en s'exprimant aussi efficacement que possible par des actions, des écrits et des paroles,  mais nous pouvons nous entourer de couleurs qui expriment la Paix, l'Amour, et qui nous conduisent vers des hommes et des femmes de bonne volonté, épris de justice et de bonté, et qui partagent au quotidien les priorités de l'éthique et de l'esthétique , et là le quotidien  est évolutif et vivable,la communication n'est plus piégée par la foire d'empoigne des égos en quête perpétuelle d'existence, qui font des champs agricoles des champs de bataille.

     

    L'égo n'a que l'existence d'un songe qui finit au cimetière ou sur le bûcher de crémation, alors que l'âme, tel le papillon peut s'élancer hors de son cocon, pour une vie de félicité perpétuelle, et lors du passage sur cette planète, l'art peut suggérer à l'âme les élans auxquels elle  doit  s'entraîner pour ne pas retomber dans le monde des "tupapau" ou zombis ,manipulateurs de querelles pour une énergie toujours virtuelle.

     

    Chaque art, chaque style témoigne  d'une approche de la réalité, approche personnelle , sociale, ou mystique. POUR MOI LA COULEUR AGIT COMME LA BOULE DE CRISTAL POUR LE VOYANT, MAIS JE N'Y CHERCHE PAS L'AVENIR : J'Y CHERCHE L'ETERNEL PRESENT, LA JOIE ETERNELLE , LE MODE D'EMPLOI DE L'EXISTENCE, l'armure pour voyager sur cette Terre, où l'âme est traitée comme une étrangère, car elle ne parle pas le langage des castes. 

     

    C'est cette vision de la peinture que je vais tenter d'expliquer , quoique les mots dans cette direction ne peuvent que donner le début du chemin : ensuite il faut faire le silence  et  vivre  le langage des couleurs.J'ai appellé catalytique toutes mes pratiques artistiques créatrices , car  elles ont pour but de transformer ma perception du monde ainsi que celle du spectateur, et j'ai appellé fusionnistes les pratiques où je fusionne avec l'héritage d'autres artistes , mais  j'ai entendu  qu' on a appelé mon style "Naïf  Zen".

     

    Il y a du vrai dans cette appellation . Quoique je ne me sens pas représentatif d'un art zen officiel, il est vrai que je ne recherche pas l'émotion ni l'exubérance. Les arts me servent à m'ajuster à la beauté du monde, à préserver l'essence de moment que je veux perpétuer, par la dynamique de quelques signes. Je ne dirai pas que le zen est toute ma philosophie, car elle ne l'est que dans la dimension personnelle de ma vie. Le stoïcisme est une attitude protectrice , qui doit permettre de regarder en face le monde mais pas de se résigner à son tourbillon. 

     

    je parais aussi naïf, car au moment où je peins, je ne regarde pas du côté de la laideur du monde, ou alors avec beaucoup de distance. Ca ne veut pas dire  que je ne la vois pas, mais que lorsqsue je peins  ce n'est pas ce qui m'intéresse, sauf exceptionnellement, mais alors là, les couleurs m'aident à prendre de la distance, à m'insulariser dans ma bulle d'utopie .Si celle ci est menacée, j'écris pour la défendre .Lécriture a pour moi une fonction tres différente de celle de la peinture , sauf dans certains cas où ce que suggèrent  les mots s'agencent comme dans une peinture. mais en règle générale, je peins pour me faire plaisir, et j'écris pour me défendre et me justifier, ou communiquer . c'est comme lorsque deux personnes se rencontrent, ils peuvent tomber d'accord sur des affinités sans paroles ou alors sur un point de vue commun, soit sur le plan spirituel, soit sur le plan politique, ou les deux  .

     

     

     Dans l'acte pictural , je fais le silence sur toutes les embrouilles de l'incarnation, et j'assume une naïveté basique : celle de la bienveillance de chaque regard, celle de la sincérité de chaque conscience. Cette naïveté me fait penser qu'on ne cherche dans l'art que ce qui donne à la vie un supplément de félicité, un élan constant d'harmonie au delà des apparences, des modes, des spéculations. Mon tableau est une fontaine de joie, avec des symboles en filigrane. La couleur domine, les formes sont transparentes, fragiles comme notre vie personnelle sur la Vie du Cosmos Divin.

     

    Ma première  démarche , lorsque j'entreprends une toile, c'est d'établir  le fond sur lequel va se manifester un signe de vie. Les deux couleurs qui m'interpellent le plus sont le bleu ciel et le jaune. Une fois établie une toile monochrome, avec de fines traces de blanc ou de couleurs parentes, je me repose les yeux dans cette fontaine, à travers cette fenêtre, ou ce miroir magique, comme on voudra. Mais pas question de faire de la magie, ou de forcer la communication, ou de m'inscrire dans une mode, une histoire de snobs patentés . Les désirs terrestres sont si souvent illusoires qu'à vouloir les mettre en oeuvre par un forcing de la conscience ne nous promet que des catastrophes, fussent-elles de luxe.

     

     Mieux vaut espérer que par ce bleu ou ce jaune, l'Eternité va nous livrer une piste, et pétrir la langue de nos rêves au point de l'épurer et de la rendre réceptive aux clés essentielles de la Paix, de l'Amour. Ainsi, sur cette fenêtre de couleur chaque signe est aussi  notes de musiques ,car je ne peux me retenir de fredonner , chaque geste  est esquise  de jeux aériens , de danse,  dans l'inspiration sans pesanteur du monde astral. Mais je visualise avant de produire une trace , de lancer ou relancer le pinceau sur la toile monochrome.

     

     La forme que j'autoriserai à se fixer sur ce miroir magique, ce sera une forme symbolique du monde causal, c'est à dire qui puisse être à l'origine d'une source stable d'inspiration pratique pour ma méditation .Cette source tiendra compagnie à la personne qui appréciera la présence de ma toile au point de l'acheter, ou d'en faire une photographie (gratuitement) : il s'agit là d'une nourriture spirituelle fortifiante.Ce qui veut dire que la patience dans la contemplation de la beauté est son propre fruit, un porte bonheur au delà des désirs épuisables .

     

    et voilà  un trait de vert est apparu sur la toile bleue ou jaune. J'ai peint mon fond à l'acrylique , si j'avais besoin  d'un firmament stable ou la peinture à l'huile, si je voulais déjà qu'il y ait un mouvement à la limite de l'abstrait et du concret . Je dessine par contre avec de la gouache, que je peux effacer , ou fixer ensuite avec du vernis . Mais, patience. Je peux laisser ma toile en attente pendant des jours, et régulièrement repasser du bleu, jusqu'à ce qu'il me procure le sentiment d'infinitude du ciel bleu, je laisse mon oeil projeter des images , et ce n'est que lorsqu'elles semblent tenir sur la toile pour me faire du bien, que je vais les concrétiser.

     

     Le bleu provoque l'inspiration, celle des gestes, mais aussi celle de l'immobilité, celle de la sagesse, et celle des rêves. Si j'ai quitté la vie sociale,sauf sur Internet, où elle est plus rarement inigeste, c'est principalement parce que j'ai surtout besoin du grand air , et c'est ce grand air généralement plus familier aux oiseaux qu'aux hommes, que je voudrais partager avec celui qui va regarder cette toile, ouvrir cette fenêtre : je veux qu'il ait une preuve que le ciel bleu suffit, et que la Terre est un paradis si les nuages torturés des égos toujours affamés font place au contentement de ce bleu.

     

    Mais le vert me fait signe, encore une fois. Je vois une montagne verte. Là où je vis , d'un côté il y a l'océan, avec le vent qui vient du Nord, comme moi-même, et  de l'autre il y a la montagne sacrée, "Moua Tapu", et entre les deux, parfois, un arc en ciel, sur la lagune. "Je te parlerai par l'arc-en-ciel"  dit  Dieu à Noé,et effectivement l'arc en ciel me semble plus apte à exprimer le Divin que les mots ; où les humains se fabrique un Dieu à leur image souvent diabolique, avec des dogmes et des rites qui verrouillent le possible de la vie.

    D.O.Tron : Peintre catalytique , version 2

     

    Cette montagne verte sur l'océan bleu sombre, et enveloppée de ciel bleu, avec ce soleil blanc-jaune incandescent, est elle même  une peinture parfaite,une sculpture  et mieux que cela, elle est habitée par le visible comme l'invisible . Alors pourquoi la peindre ? Pour le jour éventuel où je serai loin d'elle, ou loin de ce regard d'aujourd'hui, ou le jour où elle sera enveloppée de brume ? Si je sors un appareil photo, je vais pouvoir conserver un souvenir de ce moment, mais non, l'instant de mon regard  a du mal a entrer entier sur le cliché, car on ne regarde pas qu'avec l'oeil, et l'objectif n'est pas un oeil  En faisant danser ma tête et mon regard , je pouvais tres souvent contempler les divers aspects de ce lieu , Toerauroa sur le motu Maeva. Mais je n'ai réussi à prendre aucune photo qui puisse réunir à la fois la montagne sacrée, en tahitien " Moua Tapu", le passage et le souffle  des baleines, l'antenne qui capte le satellite pour l'île, et au coeur de ce paysage ma vie avec Tila  en ce lieu désert où j'ai été si heureux et dont elle me fit partir, tellement la vie sociale de son village lui manquait, mais là c'est moi qaui ne put rester , car il y avait trop de nuisances sonores.j'avais besoin du calme et à cette époque là en Polynésie  mes finances ne me permettaient plus  que de vivre sur un rivage isolé.

    opus 580 : SUR MA PEINTURE CATALYTIQUE

     

     

    opus 580 : SUR MA PEINTURE CATALYTIQUE

    Je connais à Moorea une rivière avec un bassin entouré d'ombres profondes comme une caverne, et des arbres sur lesquels j'ai vu une fois des enfants grimper pour plonger, sionon le site, un peu en hauteur était généralement désert lorsquye je m'y rendais seul ou avec Christine et j'ai tenté de photographier ce coin avec divers éclairages, mais la photo conserve surtout les formes extérieures en restreignant le chant de vision. alors que sur  ma toile plate, je peux  restituer les 360° du lieu, sa saveur essentiel, et même différentes visites , divers mouvements , et je peux faire que les pierres qui gardent la chaleur que la forêt laisse passer, produisent un écho de leur secret : l'une d'elles a les paupières closes, ce qui veut dire qu'elle a ses yeux à elle, mais tournés à l'intérieur, vers les mondes d'en deçà de l'incarnation, où nous nous rechargeons, dans le sommeil. Cette pierre a été sulptée par un artiste anonyme  que j'ai appelé  TE AITO HUNA.

    Les saveurs dégagées par cet endroit seront davantage perceptibles  que la photographie  pour celui qui aura suspendu cette peinture dans un bureau ou une pièce où les nécessités de l'existence charnelle lui auront fait passer sa journée. Par le signe discret de ce regard intérieur  tourné vers son énergie concentrée et immobile, la toile  va livrer un secret contagieux, un secret de bien-être immédiat, qui permet de relativiser tout ce qui n'est pas cette paix généreuse de la nature cette Divinité de la verdure. Peu à peu il percevra le regard avec lequel je peux partager ces souvenirs, les réactualiser,  cette humilité salvatrice du gris des pierres, gris protecteur car dépourvu de l'orgueil humain et qui permet de voir en tout rocher un temple, un "marae" où notre âme peut se reposer et même communier avec d'autres âmes dans l'unité première. Au fond, les formes ne sont que des variations de densité. En fait, là où je m'esquisse dansant à partir de l'ombre, subsistent des vestiges d'un "marae", temple des anciens temps , c'est en amont du torrent d'UU'AU à Varari, en marchant vers l'amont

     

    opus 581 : CONFIDENCE D'UN PEINTRE CATALYTIQUE

     

    opus 580 : SUR MA PEINTURE CATALYTIQUE

     

    opus 581 : SUR MA PEINTURE CATALYTIQUE

     

     

     Les dogmes et les sectes m'éloignent du sacré, même  avec foule de peintures pour illustrer  les textes . Le supramental Divin  me parait  pure bonté dans la couleur de l'arc en ciel et de la nature . Par contre , dans les théologies , je ne vois  plus la divinité, mais seulement Saint Augustin qui dit que persécuter les paiens , c'est leur faire la charité . J'ai besoin de la couleur et des sons en rapport avec les couleurs pour que les mots ne soient pas juste de la langue de bois , de la démagogie. J'ai besoin de prendre une distance par rapport à l'hypnose des mots, qui a tendance à surddéterminer même la théorie de la musique, de la peinture, de la danse. Le vent et l'eau sont parmi les premiers maîtres de sculpture.

     

    L'Art catalytique  ne saurait  être figuratif ou abstrait par une démarche mentale préétablie, il est au contraire à la source du langage de nos sens combinés, dont le mental n'est qu'un arbitre, dans le reflet de la matière et du supramental cosmique, c'est à dire l'harmonie, l'équation des galaxies , des étoiles , du soleil et de la Nuit sans lesquelles nos pensées ne sont que cendres. Parménide disait que chaque matière a la pensée de ses organes.Le regard du peintre catalytique essaie de se fondre à l'Unité Solaire  dans la diversité de l'arc en ciel, et l'humilité de la nuit, où toute forme s'abolit  pour renaître, en rêve ou à l'éveil. La peinture est un des outils d'un Yoga sans dogme, tout à l'écoute.

     

    A côté de mon monochrome bleu, j'ai  peint un monochrome jaune. Dans ce miroir magique , je doute, je demande : Qui suis-je ?. Pour percevoir le secret de la Vie qui habite l'Univers de l'infiniment Grand à l'Infiniment petit, je n'ai que la lumière et l'obscurité. Si je peins un  soleil jaune, j'allume une lampe dans une pièce sombre, à condition que ma couleur entre en contact avec un autre reliquat de la lumière. Mais l'ombre elle-même est promesse de vie : le noir nous permet de calciner nos fantasmes jusqu'à la cendre, de brûler nos hérédités  ataviques et nos frustrations. 

     

     

    Le  soleil nous rappelle que tout, jusqu'aux fruits , aux pierres et la chair humaine, ne se manifeste que par les composants de la lumière de l'astre. Comme dit l'astrohumain  Hubert Reeves, nous sommes poussières de soleil, au sens propre. Et dans cette fenêtre jaune que j'ai ouverte sur la toile, une présence soudain se manifeste, et me dit : l'âme individuelle est semence de Soleil. Il faut avoir fait beaucoup de silence devant la couleur pour  entendre cette voix-là. Je lui demande: Qui es tu ? Elle répond : je suis toi. Et elle me montre celui que je peux être. 

    D.O.Tron : Peintre catalytique , version 2

    Puis je vois un soleil rouge : je me nourris de ce feu, et cela m'aide à digérer cette incarnation, si souvent terriblement incorrigible, et tout ce qu'on doit subir pour contituer à y vivre , y construire, y espérer. Voilà, mon existence a envie de brûler dans ce feu là, et je me débarasse tous les jours de mon identité dans ce feu là. Le soleil, sur cette toile, ressemble à un ballon. Oui, je te lance ce ballon de Lumière. Tu peux y brûler ton identité. Mais rien ne t'y oblige, tu peux t'y accrocher jusqu'à la fin des temps : ce sera un signe de tout ce que tu es, chacun le déchiffrera à sa façon . 

    D.O.Tron : Peintre catalytique , version 2

     

    Mais ton corps véritable, c'est l'univers entier, et ton âme personnelle est juste un rayon de l'âme du monde. Alors, dans telle autre toile où tu te mires, tu vois qu'il y a des nuages roses dans la respiration d'un danseur, et , après avoir contemplé cette toile, peut-être que tu laisseras ces nuages t'accompagner, car ils se mirent en toi comme tu te mires en eux. Néammoins  la fenêtre ne peut pas s'ouvrir si tu ne joues pas le jeu, si tu as trop de certitudes, car rien n'est vrai dans l'absolu sauf l'Amour et la Paix.Joue le jeu.

    D.O.Tron : Peintre catalytique , version 2

    Au fond, nous n'en savons pas plus que ces fous de Bassan, qui sur une autre toile, couvent deux oeufs bleus rayés d'or. Humbles et attentifs à la beauté du monde, ils parviennent à la sérénité, à l'Union, sans doute mieux que les créatures infernales qui dans les miroirs magiques de leur vie quotidienne, cherchent avant tout, pour avoir le sentiment d'exister, à vaincre par l'orgueil et la négativité. A eux les premières places dans le théâtre infernal, mais les premiers dans ce théâtre sont déjà les derniers.

     

     Le premier problème qui se pose à un artiste qui nait sans héritage, c'est celui de la survie. Il faut donc faire très tôt des choix, et si l'art de la vie intérieure est prioritaire, il faut devenir un ascète. Et alors se dévoile la richesse de la nature : aucune richesse ne la surpasse. L'artiste est celui qui vit en intimité avec les couleurs et les mouvements de la Nature.Il arrive même un moment où il semble vain d'écrire des livres, car tout est écrit dans la Nature, et dans la Lumière de nos souffles. Néammoins , cette nature est à protéger , on se positionne dans l'Amour pour n'en manquer jamais, donc on ne perd pas son temps dans la société protectrice des animaux et des humains. 

     

     

    Le  problème des âmes individuelles est qu'elles veulent tout et son contraire, mais pour obtenir la Conscience dans tout ça, il faut se dissoudre dans la Contemplation de l'Harmonie. Telle est la réponse de l'arc-en-ciel à ceux qui, comme Noé, dérivent avec leur navire sur la planète submergée par la catastrophe humaine, celle qui transforme le paradis en cauchemar, par manque d'attention à l'essentiel, par confusion et contradictions dans les priorités individuelles et les hierarchies sociales.

     

     Souvent , j'ai eu l'impression que dans les circonstances actuelles, parler sur scène ou dans des livres ne suscitait que des malentendus, car chacun cherche à retrouver ses fantasmes, ses modes et ses certitudes, acclame à contresens ou ostracise par jalousie. J'ai retrouvé alors l'espérance  en communiquant  par des couleurs et des forme-symboles que chacun pourrait s'appliquer à déchiffrer, ou négliger pour communiquer dans un autre espace-temps.

     

     Le moteur de l'évolution est l'appétit de recherche personnelle, et non la reproduction de schémas culturels , car les cultures vidées de leur sens pratique et évolutif s'affrontent sur la terre, alors même que leur base est identique. L'oeuf du monde est un symbole commun à Orphée, Taaroa et aux Bhramanas.Il est l'oeuf où nous pouvons rétablir en nous l'âme paradisiaque, dans l'oubli des gloires infernales.J'ai préféré  peindre ce mythe, pour que les couleurs révèlent son sens. 

    D.O.Tron : Qu'est ce qu'une peinture catalytique ?  version 2

    Avec les pistes méditatives des formes et des couleurs de mes peintures , on peut questionner les couleurs de toute chose, et y choisir son chemin.On m'a suggéré que je ne pouvais rester trop muet, trop absent, trop invisible, si je voulais partager ce que j'ai reçu. Mais  il n'y a rien de nouveau sous le Soleil. Je ne cherche pas l'originalité mais le retour à l'essentiel, à ce qui est la fonction thérapeutique de l'art.Je ne cherche pas à magnifier des fantasmes, mais à m'effacer dans une quête raisonnable et logique de l'Eternité. Mes peintures sont destinées à améliorer l'environnement social et individuel, par leur présence discrète, celle de fenêtres sur un monde de Paix et d'Amour, stable comme le bleu, le vert ou le violet, le jaune ou l'orange et le noir ou le blanc.


    Tags Tags : , ,
  • Commentaires

    1
    Samedi 8 Juin 2019 à 06:08

    7 Juin 2019 : Pour des raisons que je ne comprends pas, alors que je suis connecté avec le mot de passe, je ne parviens pas à effacer les numéros de téléphone qui sont au début de cet article et qui sont aujourd'hui obsolètes. Dominique Oriata TRON 

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :