• opus 499 : La dernière île

     

    opus 499 : La dernière île

     

    Ci dessus photo de Nimozette le  15 juin 2010 . En page d'accueil on trouvera une très courte autobiographie avec des photos, qui permettra de mieux comprendre cet opus  .La première version de ce poème, datée  du 7 juillet 2010 fut publiée cette année là  sur blogg.org. La deuxième version a été écrite le 25 février 2013. Après le poème on trouvera le  lien de  la  vidéo où Rodrigue Kebeh  chante la légende de Nimozette et de Dominique qu'il a composée apres nous avoir rencontrés  . Pour la danse de Nim sur la musique KAMALEVA de Pedro Kouyaté , cliquer sur http://www.youtube.com/watch?v=nzhr6TA1F6U&list=PL3D927E87226FF9DF&index=10 de Pour la danse catalytique de Nim et de Dom qui chante , cliquer sur http://www.youtube.com/playlist?list=PLDCC2DBBFAE263702

     

     

    ________

     

    version 2

     

    *

     

    Ce matin je me suis éveillé alors que je rêvais que le soleil

    venait de se coucher

    et que   pour l'atteindre

    tu étais partie à la nage vers l'horizon  ...

     

    Tu avais emporté avec toi des graines de guérison

    Tu avais craint d'en manquer  pour te soigner

    de toutes les malédictions des sorciers jaloux 

    et de leurs hordes de requins

    aux dents qui repoussent constamment ...

     

     

    On a vu de loin qu'avec ces semences de lumiere

     

    attachées  en ceinture et autour du cou et des chevilles

    tu devenais toi même phosphorescente

    Tu devenais un écho  du rayonnement du soleil

    alors que lui disparaissait peu à peu de nos regards ...

     

    Et donc nous pouvions encore t'apercevoir sur la ligne d'horizon

    alors que  l'obscurité de la nuit  

    se répandait peu à peu sur ce côté de la planète ...

     

     

    J'étais   maintenant debout sur le rivage avec ta soeur Nathalie

    et nous commencions à craindre

    que tu ne puisses plus revenir à cause des courants ...

    Savais tu qu' il faut alors attendre patiemment

    qu'ils s'inversent  comme ils le font régulièrement ...

    S'épuiser en gesticulant c'est la noyade

    et la victoire de toute tempête totalitaire ...

     

     

     

     Nous t'appelions  en criant pour que tu reviennes

    Dans ce rêve nous t'appelions :  "Aïmého ! Aïmého !" 

    Plutôt que  par ton prénom  Nimozette ou Nimo ,

    Nim ou Mimoza  ou Filola comme te nomma aussi ta mère

     en souvenir de la reine des serpents afin qu'ils te respectent

    au temps où en Afrique on projetait des films indiens sur grand écran .

      

     

     

    Dans ce rêve on t'avait baptisée du nom de l'île  Aïmeho  

    qui dans les  Mers du Sud m'avait  longtemps enseigné

    à écouter  battre comme un coeur

    le tambour de pierre des montagnes  !

     

    C'est là qu'enfin j'avais  rencontré le vrai visage

    de la planète accueillante et pas défigurée par l'être humain

    l'île chaque jour m'avait fortifié dans mes élans  

    par l'exemple de  ses pics verdoyants !

     

    Je savais désormais  que toute terre émergée

    pourra redevenir souriante et propice

    à condition  d'abolir les enfers totalitaires 

    et de bannir leurs illusions dans  nos respirations quotidiennes  ...

     

    Désormais où que je sois , que j'aie le choix ou non

    mes yeux seront polynésiens , tatoués du dedans

    en résonance avec le corail, les rochers et les buissons d'Aïmeho

     

    indifférents  aux hiérarchies des âmes malveillantes

    à leurs bijouteries  jamais à la hauteur

    des simples coquillages et plantes de couleur !

     

     J'étais finalement devenu un brin de cette île

    un petit morceau flottant dans les airs

    les pieds sur terre, la tête dans le ciel

    Et j'ai  quitté l'île Aïmého

     A la façon un noix de coco  flottante

    Mais qui porte définitivement dans le murmure intime

    son blason , son sceau   et son cerceau !

     

    Je n'avais plus peur d'errer sur l'océan  

    et de germer sur tout autre rivage

    afin de multiplier en chair et en os une vivante image

    où puisse s'élever de vrais chants  sans mirages ...

    Ce que j'appelle mirage , c'est la matraquage électronique 

    la sauce qui vient gâter le miracle acoustique !

     

    nimozette je t'avais fait danser  de loin de webcam à webcam

    Tu étais aux antipodes  mais je te voyais sur mon écran

    tu me voyais tu m'entendais, et tu dansais

    dans un cyber d'Afrique et moi au sud du Pacifique

    et je t'aimantais tu m'aimantais

    nous nous étions trouvés disponibles...

     

    Sur cette planète il  est si difficile et si facile de se rencontrer

    à moins de savoir quelle ambiance il nous fallait planter

    pour que soient encore vivables nos incarnations

    dans ce monde d'ivrognes , d'addictions ruineuses et de diables !

     

    J'avais d'abord pensé t'inviter à Ua Huka

    où poussent désormais tous les arbres fruitiers des tropiques

    mais finalement c'est moi qui avait pris l'avion

    de Polynésie jusqu'en Nimonézie

    vu  qu'il y avait tellement de barrières de visa pour toi

    Les cyborgs identitaires avaient à chaque sas commencé

    à verrouiller  même les chemins  des mers et des airs

    en suspectant à priori nos dons et nos semences

    comme si la planète leur appartenait ,

    à eux fourmis et  araignées ,  homo   pseudosapiens sapiens

     mais  inhumains,

    inventeurs du malheur pour  donner toute gloire

    à leurs jouissances virtuelles et avortées .

     

    Sans relache ils ont tenté de nous aveugler

    sur la réalité de la félicité, de la véridicité cosmique

    Ils  s'en faisaient les grands prêtres, pour décider

    de nos libertés, qu' en théorie ils prétendaient sacrées !

     

     

    Voilà comment  toi Nimozette tu es devenue  ma derniere île

    Le  mého  chassé de partout survit dans nos chansons

    pour oublier les dangers, les rackets  , les maladies  sans remèdes de la jungle ,

    afin de nous protéger de la malédiction

    des sorciers savants de l'apartheid !

     

     Tu as accueilli la lumière intérieure de l'oiseau sage dans ton coeur

    du meho  oiseau messager de Dieu que l'on dit disparu

    En fait  les prédateurs à deux ou quatre pattes l'ont pris en  chasse

    il se fait transparent pour éviter  de finir en gibier dans les assiettes des flatteurs ...

    Il redevient  visible quand  la campagne est vide

    mais se cache  dans un buisson quand retentit le mauvais oeil  ...

     

    C'est sans doute pour toutes ces raisons

     

    et parce que j'ai trouvé en toi ja sauvagerie civilisée

    de l'île des temps d'avant l'urbanisation effrenée

    que dans mon rêve je t'ai appelé de loin Aïmého !

     

    Ne nage pas plus loin, je t'offre ma vie comme un soleil levant

    Continuons à nous guérir de la vieillesse comme de la jeunesse

    et du mauvais sort des esprits pour qui la poésie

    n'est qu'une façon de déguiser l'éducation

    alors qu'elle est la mise en scène de la vie

    sur les ruines du monde des zombis,

    de la vie à partager au delà des voeux pieux , des théories 

    mais en chantant et en dansant

    insouciants comme les oiseaux dans les arbres !

     

     

    Enfin dans la nuit nous te vîmes revenir  en nageant ,

    nous t'attendions sur le sable, et pour me répondre

    tu m'appelais aussi "Aïmeho ,Aïmeho !"

     

    Elle t'était interdite l'île ancienne

    par les scrutateurs identitaires des passeports

    qui prétendaient protéger contre nous 

    leur caricature mortifère de civilisation française et maohi

    alors que nous étions l'incarnation même de la civilisation sans frontières

    celle qui hérite de toutes les connaissances

    même que  sur Aïmeho le hombo pacifique

    m'avait nommé "l'homme de toutes les danses" ...

    Et voilà qu'ensuite  les  puissants cyborgs nous ont traité comme du bétail 

    juste bon à brouter  dans les clôtures des fermes de leur pillage. 

     

    D'évidence notre amour était la dernière île échappant à leur pouvoir

    Alors ils s'acharnaient à le rendre impossible

    avec les armes modernes du mensonge

    et de la ségrégation en catamini.

     

     

     

    Et comme le mého maintenant nous nous appliquons à la discrétion

    sauf pour nos alliés, nos amis aimantés

    par  nos offrandes  qu'ils voulaient  faire crôitre en eux-mêmes

    ou devant eux mais pas pour une friture ...

     

    Car nous amis ne sont pas comme ces  têtes barrogantes

      sans complexe  anthropophages de toute fleur paisible

     car même s'ils ne mangent pas la chair de leur semblable

     ils nous poubellisent vivants car ils gérent le temps

    du haut de leurs diamants volés ici et là et de leurs montres Rolex ...

     

     

    Mon amour mon oiseau de nuit et de jour

    qui par tes baisers soulève notre lit comme un tapis volant

    très au dessus  des empoisonnements 

    tu m'as encore enivré ce matin de tes seins  

    et de ta vulve parfaite comme la source éternellement fraîche

    qui s'offre dans la montagne  gratuitement même aux bêtes traquées

    pour avoir renié leurs chaînes tribales !

     

     

    O mon amour vois tu à mon front

    l'astre que tu poursuivais en vain dans la mer ?

    C'est le désir de combler ton espérance  qui le fait scintiller radieux 

    afin que soit faite la lumière sur tous les crimes 

    commis par les humains  au nom de tous les idéaux

    A peine étais je arrivé près de toi que Rodrigue le griot

    te faisait danser en chantant notre légende.

     

     

     

    Il ne nous reste plus qu'à veiller sur  l'île de notre amour  

    à hériter de la bonté des arbres et de la fertilité de la Terre

    en déjouant les simulacres des héritiers aux peaux de toutes couleurs  

    en déjouant les interdits  et les frontières des chefs bandits qui exploitent la Terre

    Ils  nous ont acculé au rôle de guerrier et de guerrière

    Le temps était venu où nous était dénié le contrôle

    même sur une seule motte de terre ...

     

    Nous serons l'île qui surgit de l'océan comme jadis de l'éruption du Krakatoa

    Nous ne laisserons pas engloutir dans les abîmes

     la force du volcan sous marin  !

    Nous sommes l'humanité nouvelle au sang métis , à la conscience arc-en-ciel

    Nous sommes la vraie civilisation plurielle rebelle aux dogmes

    rebelle aux fausses civilisations ostentatatoires

    des morts vivants spéculateurs

     

    Et même sur nos cendres  lorsque sera accomplie notre tâche

    Les pluies feront se lever des arbres avec des fruits délicieux 

    et les enfants gratuitement s'en nourriront et les multiplieront

    chantant l'ère nouvelle évadée du complot financier

    des cyborgs  saigneurs de toutes guerres ...

     

    Ils  voulaient  nous revendre   l'ombre de nos rêves

    au prix de nos vies quotidiennes

    ainsi que celles des arbres , avec un copyright sur les semences

    et même  l'air que l'on respire

    Ils avaient transformé la planète en prison et en déserts ...

     

    Or chacun de notre côté nous avions travaillé à la sueur de nos fronts 

    selon les règles de leur théâtre de clotûres et de thésaurisation

    Mais ce n'était qu'hypocrisie médiatique

    comme l'evangile sous l'inquisition

    Ils nous ont dépossédé de nos efforts , de nos consécrations

    car  pour vivre comme les oiseaux  libres sans crainte 

    il fallait leur autorisation !

     

    Malgré leurs cravates , leur protocole,  leur faces sombres

    jamais exposées au Soleil, obsédées par leurs privilèges

    les cyborgs surdoués de la publicité mensongère

    sont en ce début siècle vingt et unième 

    comme des taupes creusant des tunnels

    sous les fondations des gratte ciels incrustés d'or

    et de trophées d'artistes

     

    Quoique de leur côté on ne meurt pas devant l'hôpital

     ces cyborgs sont semblables à ces papous  chasseurs de  paradisiers 

    à la saison des amours, car c'est le moment

    où ces oiseaux  sont très distraits, ils dansent

    et dans ces tribus là on  donne le sein aux cochonnets

    pour avoir trop tôt cuisiné leur mère !

     

    Alors puisqu'il faut maintenant voir en face leur puissance

    et sans gémir continuer à rayonner

    quoique précipités dans la spirale de la misère

    n'ayant que mes mots pour me défendre je chante cette prière :

     

    que soient démantelés les remparts électrifiés de l'apartheid planétaire

    au son des gongs même analphabètes 

    et dans la voix tonitruante ou silencieuse de tous poètes

    pour que puisse être reçus par les enfants

    avec  l'espace et au temps restitués

    les rayons du supramental Divin

    pour inspirer justice et bonté sans frontières

    à toutes les espèces en quête d'évolution !

     

     

    La  derniere île sur cet océan sans frontières

    entourée des vagues de toutes les mers   

    c'est l' Amour, 

    la fondation de la nouvelle Terre !

     

     

     

     

     

     

    *

     

     

    Chant  "Nimozette et Dominique "composé par Rodrigue Kebeh :

    http://www.youtube.com/watch?v=ErlDzLC3CrE&list=PL3D927E87226FF9DF&index=36

     

    ou :

     

     

     

     

     

     

     

     


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